L’arête qui tue…

10 octobre 2001

Une arête de 2,5 cm de longueur qui, fichée dans le foie d’une patiente de 86 ans, a provoqué sa mort par abcès hépatique.
Il est probable que la malheureuse serait décédée sans cela car elle n’était pas bien flambante : Hypertendue, diabétique, atteinte d’insuffisance respiratoire et de spondylarthrite – une affection rhumatismale qui affecte l’ensemble du squelette – elle souffrait également de démence sénile !

Toujours est-il que, admise à l’hôpital avec des douleurs abdominales accompagnées de fièvre et de vomissements, elle est décédée quelques heures plus tard dans un tableau d’infection massive. C’est à l’autopsie que le pot aux roses a été découvert, sous la forme d’un volumineux abcès du foie. Lequel était constitué autour de cette arête !

L’affaire s’est déroulée sous le soleil de la Grande Canarie, en Espagne. Elle mérite d’être contée, même si comme le soulignent les auteurs, ” les arêtes et autres corps étrangers ingérés sont le plus souvent évacués sans complications “. Il arrive pourtant que certains perforent l’appareil gastro-intestinal. Dans ce cas, des abcès de la cavité abdominale peuvent se produire.

Le cas publié dans The Lancet est certes exceptionnel. Le premier de ce genre remonterait à… 1898, et ce type de rapport est quasiment introuvable dans la littérature. Pourtant, voilà une bonne illustration du vieux principe selon lequel rien ne doit être négligé pour trouver l’origine d’un tableau infectieux apparemment inexplicable…

  • Source : The Lancet, 22 septembre 2001

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