L’AVC, un drame familial

20 janvier 2006

De l’aveu des patients et de leur entourage, un accident vasculaire cérébral (AVC) entraîne un “bouleversement considérable au sein de la famille“. Un retentissement sur lequel s’est penché un sociologue, qui a donné la parole aux proches des patients.

Pierre Aïach, directeur de recherche attaché à l’INSERM, a non seulement interrogé 250 personnes qui ont eu un AVC, mais aussi 750 de leurs proches, conjoints, parents, enfants, frères ou soeurs. Concentrons-nous sur l’aphasie, l’une des conséquences d’un AVC. Rappelons qu’elle se manifeste par la perte totale ou partielle du langage. Et il semble justement que l’aphasie produise des effets en profondeur particulièrement ressentis.

Elle entraîne des conséquences d’une toute autre nature que celles liées à une incapacité physique” explique-t-il. C’est ainsi que 42% des conjoints d’aphasiques estiment que l’AVC a été à l’origine de la fin des projets du couple. Contre 36% tout de même pour les autres.

Des conséquences majeures donc, d’autant plus que l’aphasie est souvent associée à d’autres handicaps comme l’hémiplégie. “Ce qui ajoute du poids au caractère particulièrement handicapant et discriminant de l’aphasie” poursuit Pierre Aïach.

Handicap et discrimination étant associés à un changement de vie, pour la grande majorité des interrogés (90%) l’aspect psychologique est le “plus difficile à gérer“. Mais n’oublions pas que ce drame est souvent évitable. Grâce notamment à un contrôle régulier de la tension artérielle. Car l’hypertension est le premier facteur de risque d’AVC. Si vous êtes concerné, suivez scrupuleusement la prescription et les conseils de votre médecin.

  • Source : Enquête réalisée par l'Institut Catherine Delannoy Associés, au domicile des patients (excluant les personnes en institution)

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