











Les soins palliatifs progressent en France, “mais il reste beaucoup à faire“. C’est le constat du Dr Bernard Devalois, président de la Société française d’Accompagnement et de Soins palliatifs. Notre pays manque toujours de structures spécialisées.
Et pourtant, les plus de 60 ans sont de plus en plus nombreux. Ils seront 17 millions en 2020 et cette tranche d’âge est aussi celle à partir de laquelle le risque de douleur chronique est 4 à 6 fois plus important qu’entre 16 et 25 ans. C’est dire l’importance de la prise en charge de la douleur mais aussi des soins palliatifs.
Or selon Bernard Devalois, “nous manquons toujours de moyens et de personnels qualifiés, même si les deux plans triennaux de développement des soins palliatifs ont donné des résultats“. La France dispose désormais de 122 unités de soins palliatifs et 265 équipes mobiles. Et plus de 1 000 lits d’hospitalisation sont également réservés à ces soins qui visent avant tout à maintenir le confort des grands malades.
“Mais ce n’est pas assez. Les antalgiques ne résolvent pas tout. Il faut bien faire la différence entre la douleur du patient d’une part, sa souffrance- morale et psychologique – et celle de son entourage d’autre part. Sur ce plan, nous avons besoin de structures spécialisées et de personnel formé. Nous sommes en retard par rapport au reste de l’Europe“. Et pour cause. La France a commencé à s’intéresser à l’accompagnement en fin de vie… 20 ans après la Grande-Bretagne par exemple.
Pour combler ce retard, un comité de suivi du développement des soins palliatifs se réunira le 13 juillet pour proposer un “un plan de lutte efficace“, précise Bernard Devalois. Cette réunion d’experts sera présidée par le Dr Régis Aubry, ancien président de la Société française d’Accompagnement et de Soins palliatifs. “Nous ne voulons pas que ce dossier passe sous la pile. L’accompagnement en fin de vie est un impératif sociétal. C’est la façon dont une société s’occupe de ses mourants qui permet d’évaluer son niveau de développement.“
Source : Interview du Dr Bernard Devalois, Eurocancer, 29 juin 2006
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