L’éradication de la rougeole, ce n’est pas pour demain !

Comme l’Institut de Veille sanitaire le rappelle dans le dernier numéro du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), le taux de couverture vaccinale en France stagne désespérément à 84%. Or il devrait être de 95% pour que cesse la transmission.

Certes en 1985, seulement 32% des enfants étaient vaccinés contre la rougeole. Les progrès paraissent donc remarquables. Mais en réalité et contrairement à ce qu’affirme un quotidien du soir, ils sont largement insuffisants pour entrevoir une éventuelle éradication de la maladie. Et certaines régions comme Provence-Alpes-Côte-d’Azur, enregistrent des taux de couverture si faibles, que des ” bouffées épidémiques peuvent survenir “, soulignent les rédacteurs du BEH.

Au premier semestre 2003 par exemple, l’incidence de la rougeole s’élevait à 39,4 cas pour 100 000 habitants dans le département des Alpes-de-Haute-Provence. Un résultat qui tranche avec la moyenne nationale, de seulement 9 cas pour 100 000 habitants la même année! Ce n’est pas étonnant, sachant que la couverture vaccinale dans le département n’excède pas 60%. Ces chiffres placent la France en bien mauvaise posture, puisqu’elle s’est engagée conformément aux objectifs de l’OMS, dans une politique d’élimination de la rougeole à l’horizon… 2010.

Le plus inquiétant, c’est que la proportion des malades de plus de 10 ans est passée de 13% en 1985 à… 62% en 2002. Une situation d’autant plus grave que les complications de la rougeole sont plus fréquentes, et sa létalité plus élevée, chez l’adulte.

D’où la nécessité de recommander l’administration d’une deuxième dose de vaccin à 6 ans. Elle permettra de protéger les enfants qui n’auront pas répondu à la primo-vaccination. Passé cet âge et jusqu’à 13 ans, une seule dose sera proposée à ceux qui auraient complètement échappé à cette vaccination.

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  Source : BEH, 14 avril 2004 - photo (c) OMS