L’industrie agro-alimentaire au filet !

“C’est la première fois qu’une campagne (…) institutionnelle sur l’alimentation stigmatise certains aliments implicitement accusés d’être ‘mauvais’.” La prochaine vague du PNNS irrite l’Association nationale des Industries alimentaires (ANIA).

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la 3ème campagne annuelle du Programme national Nutrition Santé (le PNNS donc) est très attendue! Et même attendue… au coin du bois. La seule information officiellement disponible est qu’après avoir favorisé la consommation de fruits et légumes puis l’exercice physique, les responsables du Programme entendent encourager la consommation d’aliments à faible index glycémique. En d’autres termes des produits à base de glucides complexes, ce que l’on appelle des féculents : pâtes, riz, légumes secs, pommes de terre notamment.

Là où le bât blesse, c’est que parallèlement à cette campagne “positive” les pouvoirs publics envisageraient de diffuser des images incitant “à consommer moins de sodas, biscuits, chocolats, confiseries et desserts lactés sucrés et à leur substituer respectivement eau, fruits et yaourts nature.” Une approche dont l’ANIA affirme tout de go qu’elle “ne nous semble pas être la bonne voie pour modifier les comportements.”

Quelle est la part de l’info et celle de l’intox ? Contacté par nos soins, l’Institut national de Prévention et d’Education à la Santé (INPES) reste coi. Ses responsables assurent que les visuels des campagnes en question ne sont pas choisis et ne le seront pas avant début septembre. Au mois de juin déjà la puissante association des industries alimentaires avait montré le bout de l’oreille. Elle avait alors annoncé qu’elle serait “très vigilante sur le choix visuel des produits retenus qui ne doivent en aucun cas être identifiables, ainsi que sur le ton des messages qui ne doivent pas susciter la peur et l’inquiétude.” Sa vigilance tournerait-elle à la mise en oeuvre de pressions politiques directes ?

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  Source : La Lettre de l'ANIA, n°5, juillet/août 2005