La cigarette électronique ne faciliterait pas le sevrage

25 mars 2014

Dans la guerre des lobby entre les pro- et les anti-cigarette électronique, une nouvelle étude fait grand bruit. Des chercheurs de l’Université de Californie à San Francisco (Etats-Unis) suggèrent que le vapotage ne faciliterait pas le sevrage.. Ils évoquent toutefois la limite constituée par le petit nombre de fumeurs de e-cigarette suivis dans la cadre de ce travail.

« L’utilisation d’une cigarette électronique n’est pas associée à un taux de sevrage tabagique plus important », indiquent les auteurs de l’étude, publiée ce mardi dans le JAMA. « Ni même à une réduction de la consommation de cigarettes. » Parmi les 949 fumeurs participants à l’étude, 13,5% ont indiqué avoir arrêté dans l’année. Chez les vapoteurs, seulement 10,5% ont réussi leur sevrage au bout d’un an. Un constat qui doit être relativisé : Sur l’ensemble des participants, les vapoteurs n’étaient que… 88. Sans compter que les auteurs n’ont pas récolté les informations relatives à leur motivation ou à la fréquence d’utilisation.

Efficacité et innocuité à démontrer

Il n’empêche, « nos données appuient l’idée selon laquelle les e-cigarettes n’augmenteraient pas le taux de sevrage tabagique », précisent Rachel Grana, Lucy Popova et Pamela Ling, co-auteurs de l’étude. « Les fabricants ne devraient pas donc être autorisés à vanter les mérites de la cigarette électronique comme substitut nicotinique sans apporter plus de preuves scientifiques ».

L’affrontement entre les aficionados du vapotage et les anti-e-cigaretts est bien loin d’être terminé. Aux Etats-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) doit encore se prononcer sur le sujet. En attendant, le lobbying va bon train dans les deux camps, qui s’opposent sur un marché – encore bourgeonnant – d’au moins 1,5 milliard de dollars (un peu plus d’1 milliard d’euros), d’après le Washington Post.

Ne pas décourager les candidats au sevrage

En France, le débat fait rage avec la même virulence. Et les autorités n’ont pas vraiment tranché. Ainsi, la Haute Autorité de Santé (HAS) a-t-elle indiqué en janvier 2014 que « la cigarette électronique n’est pas recommandée à ce jour comme outil d’aide à l’arrêt du tabac, car son efficacité et son innocuité n’ont pas été suffisamment évaluées à ce jour ». En revanche, poursuit-elle, dans le même texte, « du fait de sa toxicité beaucoup moins forte qu’une cigarette, son utilisation chez un fumeur qui a commencé à vapoter et qui veut s’arrêter de fumer ne doit pas être découragée. »

  • Source : JAMA, 24 mars 2014 – The Washington Post, 24 mars 2014 – HAS, janvier 2014

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : David Picot

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