La cirrhose : unique option, la prévention
17 février 2023
Le foie ne peut pas se régénérer sans limite. Une consommation excessive d’alcool, un diabète ou encore un virus peuvent peser sur son fonctionnement. A terme, une inflammation chronique appelée cirrhose l’empêche de fonctionner normalement. Mais que sait-on de cette maladie ?
Certaines pathologies sont mises en lumière lorsqu’une personnalité en souffre. C’est le cas de la cirrhose de Laurent Regairaz, dit Chicandier, humoriste français qui a récemment confié en être atteint. Chez cet animateur de la web-émission L’addiction s’il-vous-plaît dans laquelle il interviewait un invité autour d’une bouteille, jusqu’à l’ivresse, la cause est toute trouvée : l’alcool. Mais est-ce la seule origine de la cirrhose ?
Si ce n’est pas la seule cause, la consommation excessive et prolongée d’alcool est bien à l’origine de 50 à 75% des cas de cirrhose. L’hépatite chronique virale, maladie du foie due à l’infection par des virus (hépatite C ou B) est, quant à elle, impliquée dans 15 à 25 % des cas. Enfin, une autre cause importante est la stéatohépatite non alcoolique ou NASH, survenant chez des patients présentant un syndrome métabolique*.
De quoi s’agit-il ?
Le foie est composé de cellules appelées hépatocytes, chargées d’assurer les fonctions de l’organe, parmi lesquelles le stockage et la répartition des nutriments, le filtrage du sang et la dégradation des substances toxiques. La cirrhose est une maladie grave et irréversible, d’évolution lente, « conséquence d’une agression chronique de cet organe », note la Société nationale française de gastro-entérologie. Lorsqu’elle survient, « les cellules hépatiques sont progressivement détruites et remplacées par de la fibrose », explique l’Assurance-maladie. Laquelle « entoure des nodules anormaux formés par la régénération anarchique des cellules hépatiques détruites (aussi par la maladie ndlr) ».
Seul traitement : la prévention
Il n’existe aucun traitement de la cirrhose. Face à cette maladie, souvent diagnostiquée tardivement, l’arrêt de la cause est impératif : sevrage alcoolique, traitement de l’hépatite B ou de l’hépatite C ou traitement du diabète ou de la surcharge pondérale.
La prise en charge consiste à réaliser des examens réguliers avec un bilan sanguin et radiologique (échographie du foie) semestriel pour surveiller la fonction hépatique et dépister un éventuel cancer. En effet, une des complications les plus graves de la cirrhose reste le cancer du foie. Cette tumeur peut survenir dans les 15 à 20 ans qui suivent la formation de la cirrhose.
Cela étant, « le meilleur traitement reste la prévention : éviter de consommer de l’alcool en quantité excessive, vacciner contre l’hépatite B, perdre du poids… », rappelle le CHU de Bordeaux.
A noter : En France, la cirrhose du foie est à l’origine d’environ 15 000 décès par an.
*D’autres maladies, plus rares, sont impliquées dans 5 à 10 % des cas : l’hémochromatose génétique ou des maladies auto-immunes comme la cirrhose biliaire primitive