Tout savoir sur la NASH
12 juin 2020
Ce 12 juin est marqué par la Journée mondiale de la maladie de la NASH. Quels sont les principaux symptômes et facteurs de risque de cette maladie hépatique liée à la malbouffe ? Comment se prémunir de cette grave pathologie insidieuse affectant principalement les hommes ?
La NASH – ou maladie du foie gras non alcoolique – constitue la phase aggravée de la stéatose hépatique non alcoolique (en anglais, NAFLD, pour non alcoholic fatty liver disease), maladie caractérisée « par une accumulation excessive de graisses dans le foie sous forme de triglycérides », rappellent les spécialistes SOS hépatites, d’Intercept Pharmaceuticals et du Conseil National des Associations d’Obèses, à l’occasion de la journée mondiale de la NASH organisée ce 12 juin. Un patient atteint de la NASH souffre d’une « destruction des cellules hépatiques entraînant silencieusement une fibrose évolutive allant jusqu’à la cirrhose, mettant ainsi la vie (…) en danger ».
Entre 20% et 30% des 7,83 millions de Français souffrant d’une NAFLD sont victimes de complications et finissent par déclarer une NASH. Les principaux facteurs d’aggravation sont « la résistance à l’insuline, le stress oxydatif et l’inflammation ». La plupart des patients diagnostiqués pour une NASH souffrent aussi d’obésité, d’hypertension artérielle, d’un diabète de type 2* ou d’hypercholestérolémie. Autre facteur de risque, le sexe. En effet, la NASH touche principalement les hommes : 25,8% de la population masculine contre 11,4% chez les femmes.
Une aggravation silencieuse
La prise en charge doit être la plus rapide possible pour freiner la destruction des cellules du foie. Mais les diagnostics** précoces s’avèrent compliqués : avant le stade NASH, la pathologie évolue en effet de façon insidieuse. Les patients peuvent ne pas éprouver de douleurs ou de gênes pendant plusieurs années. Dans ce cas, « les symptômes (douleurs abdominales, fatigue, jaunissement de la peau et des yeux) sont observés au stade de la cirrhose avancée, lorsque le foie a perdu toute souplesse et qu’il ne peut plus remplir ses fonctions essentielles. La maladie est alors très avancée ».
Malbouffe et sédentarité, les ennemis du foie
La seule façon de stopper la progression de la maladie ? Agir en amont de ces complications sur l’hygiène de vie et accompagner le patient vers une perte de poids. Comment ? En limitant les apports en sucres rapides, en graisses saturées et en produits transformés. Mais aussi en pratiquant une activité physique régulière et adaptée.
Selon l’étude Carenity***, 70% des patients auraient adapté son alimentation et 60% se seraient mis au sport s’ils avaient appris leur maladie plus tôt. Et s’ils avaient eu davantage de connaissances sur cette pathologie. Ainsi, « la majorité des patients (72%) ne connaissaient pas la maladie avant leur diagnostic, et 22% ne savaient pas bien ce dont il s’agissait ».
*chez les patients diabétiques de type 2, la NASH pourrait être responsable de 29% des greffes de foie et de 812 000 décès 11 dans les 20 prochaines années
**la biopsie du foie constitue aujourd’hui l’examen de référence pour poser le diagnostic de la NASH
***réalisée auprès de 161 patients entre février et avril 2020