La clé de l’hibernation…

25 octobre 2001

Mieux comprendre les conditions de l’hibernation pour surmonter demain des accidents – cérébraux, cardiaques – aujourd’hui irrémédiables ? Et pourquoi pas !
Dans l’Arkansas, Kelly Drew s’intéresse de près à l’activité cérébrale de certains écureuils hibernants. En particulier ceux dont la température corporelle peut descendre jusqu’à moins 2,9°C ! Avec un rythme cardiaque qui passe de 200 à 3 ou 5 pulsations par minute !

D’après elle, ” ces animaux peuvent survivre en réduisant considérablement le passage du sang (donc de l’oxygène, n.d.l.r) dans leur cerveau. Et cela sans dommages neurologiques. Le fait de mieux cerner ces phénomènes pourrait avoir des implications sur l’être humain. Et en particulier pour les patients qui ont subi un accident vasculaire cérébral ou un autre traumatisme de ce type “.

Chez les hibernants, le cerveau n’est toutefois pas l’unique organe à demeurer intact malgré la privation d’oxygène. En Australie, aux Etats-Unis mais aussi au Canada, plusieurs chercheurs planchent sur l’activité cardiaque de ces animaux. D’après l’Australien Fritz Geiser, ” le coeur des hibernants continue de pomper lorsque la température corporelle est à 0° ou en dessous ! Celui des animaux qui n’hibernent pas cesse de battre à une température bien plus élevée “.

Là encore, une meilleure compréhension du phénomène pourrait avoir des implications au niveau par exemple de la chirurgie cardiaque. ” Un coeur humain peut être refroidi jusqu’à 23 degrés ” poursuit Geiser. ” En dessous, il se met en fibrillation. Si nous pouvions le refroidir davantage sans dommage, les chirurgiens auraient plus de temps pour opérer “. Tout cela est bien excitant. Mais pour l’heure, les animaux hibernants s’endorment toujours avec leurs mystères…

  • Source : The Lancet, 6 octobre 2001

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