La congélation des embryons, une pratique courante
27 mars 2013
Salle de cryoconservation des embryons du CHU de Dijon. ©Agence de la biomédecine/ B. Rajau
Fin 2010 en France, 171 417 embryons étaient conservés par les divers centres d’Assistance Médicale à la Procréation (AMP) implantés en France. Dans quel but ? Et avec quel devenir ? A quelques jours du débat devant l’Assemblée nationale, sur la proposition de loi sur la recherche sur l’embryon (28 mars) rédigée par un groupe de députés de la majorité, nous faisons ici le point avec le Pr Dominique Royère, Directeur du département Procréation, Embryologie et génétique humaine à l’Agence de la Biomédecine.
« La congélation d’embryons est une pratique courante qui intervient dans le cadre d’un processus de fécondation in vitro (FIV)», rappelle le Pr Royère. « Elle s’effectue bien sûr avec l’accord du couple. L’objectif est de lui offrir des chances supplémentaires d’avoir un enfant, sans qu’ils aient à réaliser une nouvelle tentative de FIV, avec stimulation ovarienne ».
Sur le plan technique, les embryons sont conservés dans de petits tubes appelés des paillettes. Celles-ci sont plongées dans des cuves d’azote liquide à une température de moins 196°C. « C’est à partir de ce seuil que l’ensemble des processus biologiques s’interrompt », explique le Pr Royère. Plus rarement – puisque la technique est validée en France depuis seulement 2010 – ils peuvent aussi faire l’objet d’une vitrification. Autrement dit d’une « congélation » ultra-rapide.
Que deviennent-ces embryons ? « Chaque année, le couple est consulté par écrit sur son projet parental », poursuit le Pr Royère. « Dans une très large majorité des cas, les couples qui n’ont pas entamé de grossesse lors des premières tentatives réalisent l’ensemble des transferts possibles. D’une manière générale, les équipes transfèrent un ou deux embryons, très rarement trois. Et jamais plus. »
La situation est différente pour les couples qui ont obtenu une grossesse « rapidement ». La durée globale de conservation des embryons surnuméraires est de 5 ans. Si à ce terme, « ils n’ont plus de projet parental, ils se voient proposer trois possibilités » détaille le Pr Royère :
– « le don d’embryon(s), ce que la loi nomme accueil d’embryons par un autre couple ;
– « le fait que les embryons soient utilisés à des fins de recherche » ;
– « l’arrêt de la conservation des embryons ».
Dans tous les cas, le consentement se fait par écrit. En pratique, « les couples reçoivent un premier courrier à la suite duquel ils font part de leur décision. Celle-ci doit ensuite être confirmée après réception d’un second courrier, trois mois plus tard. »
Pour tout savoir sur ce sujet rendez-vous sur le site de l’Agence de la biomédecine dédié à l’AMP : http://www.procreationmedicale.fr/
Ecrit par : David Picot – Edité par Marc Gombeaud