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Accueil » Médecine » Addictions » La consommation modérée d’alcool rétrécit-elle le cerveau ?
© Ievgenii Meyer/shutterstock.com
Réduction de la matière grise – qui contient les neurones – et de la substance blanche – qui assure la bonne circulation des informations dans le système nerveux : voilà à quoi les consommateurs excessifs d’alcool exposent leur cerveau. Mais qu’est-ce qu’une « consommation excessive » ? Cela dépend des périodes, des pays et des instances.
En France par exemple, Santé publique France a revu ses recommandations en 2017. Pour une consommation d’alcool à moindre risque, pour les hommes comme pour les femmes, il est conseillé de ne pas boire plus de dix verres standard par semaine, de ne pas consommer plus de deux verres par jour et d’avoir des jours sans consommation dans la semaine. L’OMS apparaît plus permissive : elle recommande aux hommes de ne pas boire plus de 21 verres par semaine, et 14 pour les femmes, « avec une abstinence de 1 à 2 jours par semaine et jamais plus de 4 verres standard par occasion ».
Dans les deux cas, même si elle est considérée comme légère à modérée, cette consommation ne serait pas sans effet sur le cerveau, si l’on en croit les résultats d’une étude menée par des chercheurs de l’Université de Pennsylvanie et publiée dans Nature Communications. S’appuyant sur des données issues de la UK Biobank, la banque de données britannique réunissant des informations génétiques et médicales d’une cohorte de plus de 500 000 adultes, ils ont analysé les IRM cérébrales de plus de 36 000 d’entre eux. Et comparé les résultats aux réponses des participants concernant leur consommation d’alcool.
Résultat : pas d’évolution significative du volume du cerveau lorsque l’on passe de zéro à une unité d’alcool par jour. Mais passer d’une à deux, ou de deux à trois unités d’alcool par jour, était associé à des réductions de la matière grise et de la matière blanche.
Puis les chercheurs ont comparé cette réduction du volume du cerveau à celle qui se produit lors du processus normal de vieillissement. Ils en ont déduit que le fait de passer d’une unité d’alcool par jour (un demi de bière) à deux unités (une pinte) équivalait à un vieillissement du cerveau de deux ans, chez une personne âgée de plus de 50 ans. Passer de deux à trois unités revenait à vieillir de trois ans et demi. Et passer de zéro à quatre unités d’alcool par jour représentait l’équivalent de dix années de vieillissement. L’effet de cette consommation d’alcool ne serait donc pas linéaire, mais exponentiel.
Ce que les chercheurs n’ont pas réussi à déterminer en revanche, c’est s’il est préférable de boire une bière par jour plutôt que de concentrer toute sa consommation sur le week-end. Et même s’ils ont contrôlé un certain nombre de variables pour ne pas biaiser leurs résultats, les auteurs estiment avoir seulement établi une corrélation, et non pas un lien de causalité entre la réduction du volume cérébral et la consommation légère à modérée d’alcool. Enfin, la consommation autodéclarée d’alcool ne portait que sur l’année précédant l’IRM des participants. D’autres études seront donc nécessaires afin d’établir formellement une telle relation.
Source : Nature Communications, Santé publique France, OMS - Le 8 mars 2022
Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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