La Covid-19, bientôt une maladie d’enfant ?
16 août 2021
Jusqu’à présent, la Covid-19 affectait essentiellement les adultes, et plus particulièrement les plus âgés. Ces derniers étant exposés à un risque plus important de forme grave. Mais ce comportement du virus pourrait bien changer. Et selon une projection mathématique, toucher à moyen terme en priorité les enfants. Explications.
Les catégories d’âges les plus infectées par la Covid-19 ont déjà commencé à évoluer. De maladie touchant principalement les personnes âgées au début de la pandémie, le coronavirus a commencé à infecter plus fréquemment les jeunes adultes, à mesure que les anciens se faisaient vacciner. Une équipe de recherche de l’Université d’Oslo en Norvège avertit que d’ici quelques années, la population infantile pourrait bien devenir la plus impactée par le virus.
L’histoire des virus de la même famille que le SARS-CoV-2 suggère qu’un phénomène pourrait se produire. En effet, « des étude génomiques montrent par exemple que la pandémie de grippe russe de 1889-1890 qui a tué 1 million de personnes principalement de plus de 70 ans, a pu être causée par le virus HCoV-OC43 », expliquent les auteurs de cette étude. Or, celui-ci « est désormais à l’origine d’une infection endémique et bénigne qui touche surtout les enfants de 7 à 12 mois ». Le virus aurait donc changé de cible.
Comment expliquer cette évolution ? Au bout d’un certain temps, les enfants constitueraient la seule population n’ayant pas été immunisée – via infection préalable ou vaccination – contre le virus.
Pour vérifier cette hypothèse, les scientifiques norvégiens, associés à une équipe américaine ont développé un modèle mathématique de prévision à 1, 10 et 20 ans. Dans le scénario impliquant une immunité sur le long terme – permanente ou au moins de 10 ans – les enfants présenteraient les taux d’infection les plus élevés à mesure que les adultes deviendraient immunisés.
Mais ce modèle prévisionnel ne tient que si les réinfections chez l’adulte ne produisent que des symptômes modérée. Et qu’ils sont donc réellement protégés par leur immunité sur plusieurs années. Dans le cas contraire, le poids de la Covid-19 pourrait continuer de peser sur la population adulte.