La dépendance ? Pas seulement une question de plaisir…

10 mai 2006

Une équipe française de l’INSERM vient de franchir une nouvelle étape dans la compréhension du mécanisme des addictions et de la dépendance. Elle a en effet découvert que le rôle de la dopamine -le fameux “messager du plaisir”- serait en fait secondaire.

Et non essentiel, comme il était jusqu’alors admis. A partir d’un travail sur la souris, Jean-Pol Tassin et son équipe de l’Unité INSERM 114 au Collège de France (Paris), avancent “en premier lieu” l’action de deux autres neurotransmetteurs : la noradrénaline et la sérotonine.

Ces deux systèmes se régulent mutuellement lorsqu’ils sont activés, par exemple lors de stimulations sensorielles (vision, toucher, audition)” explique l’auteur. Il a toutefois constaté que “ce couplage disparaît à la suite de quelques injections d’amphétamines, la substance testée“. Autrement dit, ils ne fonctionnent plus en harmonie et cette situation se prolongerait plusieurs mois après la dernière prise de drogue.

La conséquence physiologique est alors une “hyper-réactivité des neurones à sérotonine et à noradrénaline, qui s’exprime lors d’événements stressants ou inhabituels” poursuit Jean-Pol Tassin. “Et l’une des seules façons qu’aurait le toxicomane de supporter cette situation serait de reprendre de la drogue.” Qu’il s’agisse d’amphétamines, de cocaïne, de morphine ou d’alcool.

  • Source : INSERM, 25 avril 2006

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