La fatigue des internes menace la sécurité des patients !

05 novembre 2002

Trente-six heures de travail de suite à l’hôpital, parfois plus ! Les jeunes internes français subissent de plein fouet la pénurie de professionnels qui prévaut à l’hôpital. Avec pour conséquence un risque majeur de commettre des erreurs de diagnostic ou de prescription…
Mais le problème n’est pas que franco-français. Dans le New England Journal of Medicine, deux auteurs ont répertorié les études menées sur le sujet, concluant que l’extrême fatigue des médecins pouvait être à l’origine d’erreurs aux conséquences potentiellement graves.

Une étude danoise avait déjà montré qu’après une nuit de garde, différents déficits psychomoteurs apparaissent chez les internes en chirurgie. Un autre travail britannique avait montré que le simple fait de passer une nuit blanche avait les mêmes effets qu’une alcoolémie de 0,1 gramme par litre de sang !

Certains internes travaillent près de 100 heures par semaine. Alors s’ils peuvent dormir quelques heures pendant leurs gardes, il s’agit le plus souvent d’un sommeil haché. Ils ne se reposent pas réellement. Aux Etats-Unis la moitié des internes se plaignent de fatigue intense. La même proportion attribue leurs erreurs à cette même fatigue. Et pourtant, rien de décisif n’est fait pour y remédier.

  • Source : The New England Journal of Medicine, Vol 347, n°16 pp.1249-1254

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