La fièvre hémorragique de Crimée-Congo peut-elle arriver en France ?

01 juin 2023

La fièvre hémorragique de Crimée-Congo est une maladie transmise par les tiques dont le taux de létalité peut atteindre 40 %. Présente en Afrique, dans les Balkans, au Moyen-Orient et en Asie, elle pourrait aussi, au gré, du réchauffement climatique, survenir en France.

tique

Présente sur la liste de l’OMS des maladies prioritaires, la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (ou FHCC) est une pathologie provoquée par un virus (Nairovirus) transmis par les tiques. Le taux de létalité varie de 10 à 40 %.

Après une incubation de quelques jours, l’apparition des symptômes est brutale, avec de la fièvre, des myalgies (douleurs musculaires), des vertiges, une raideur et des douleurs de la nuque, des douleurs dorsales, des céphalées, une sensibilité des yeux et une photophobie (sensation de gêne provoquée par la lumière). Si pour le moment la pathologie est endémique sur le continent africain ou encore au Moyen-Orient, son arrivée en France pourrait devenir une réalité.

L’impact du changement climatique

La tique vectrice de la maladie, la tique Hyalomma, est présente depuis plusieurs décennies en Corse et depuis 2015 sur lelittoral méditerranéen. Et du fait des oiseaux migrateurs en provenance d’Afrique.

Une dizaine de cas humains autochtones de FHCC a été rapportée en Espagne depuis 2013, dont certains ont provoqué le décès du malade. « Si aucun cas humain n’a été détecté pour l’instant, le risque d’apparition de cas de FHCC en France est possible », explique Elsa Quillery, coordinatrice de l’expertise scientifique à l’Anses. « Ce risque est d’autant plus probable que l’extension géographique de la zone d’implantation des tiques devrait être favorisée par les changements climatiques en cours. Les tiques Hyalomma aiment en effet les climats secs et les périodes chaudes. C’est pourquoi, en France, on les retrouve préférentiellement dans la garrigue ou le maquis du pourtour méditerranéen, contrairement aux autres tiques qui sont plutôt forestières. »

Contrairement à ce qui existe pour les moustiques, aucun dispositif de surveillance national n’est organisé pour les tiques alors qu’elles transmettent des maladies graves comme la FHCC mais aussi la maladie de Lyme. L’Anses appelle donc à la mise en place d’une surveillance des tiques du genre Hyalomma à l’échelle nationale, en priorisant les zones géographiques les plus à risques.

A noter : Il n’existe à l’heure actuelle aucun vaccin. La prise en charge de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo repose principalement sur un traitement symptomatique.

  • Source : Anses

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dorothée Duchemin

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