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Les larmes, composées d’eau et de corps gras, sont étalées sur la surface de l’œil grâce aux battements de paupières. Elles humidifient, nourrissent et agissent comme une barrière protectrice pour la cornée. La sécheresse oculaire, ou syndrome de l’œil sec, survient quand la quantité et/ou la qualité des larmes est insuffisante. Les personnes qui en souffrent ressentent alors des picotements, démangeaisons, sensations de brûlure et de corps étranger dans l’œil…
« La sécheresse oculaire est une pathologie qui fait plus largement partie des troubles de la surface oculaire, soit la conjonctive et la cornée qui sont l’enveloppe protectrice de l’œil. Un dysfonctionnement de l’un ou de plusieurs constituants entraîne un dérèglement de cette surface oculaire dont la conséquence est cette sensation d’œil sec », explique le Dr. Paul Bastelica, ophtalmologue à l’Hôpital national des 15-20 (Paris).
« Il est difficile d’affirmer que ces facteurs déclenchent une sécheresse oculaire, mais les patients prédisposés, comme ceux qui présentent des anomalies de la surface oculaire mais qui ne présentent pas de symptômes, peuvent déclencher des symptômes en période estivale », estime le Dr. Paul Bastelica.
Pour les personnes à proximité des foyers d’incendies de végétation, le Dr. Bastelica conseille de procéder régulièrement à des lavages oculaires pour nettoyer les éventuels produits toxiques contenus dans les fumées.
« Pour les personnes dont la sécheresse oculaire est connue, je recommande d’avoir toujours avec eux des larmes artificielles afin de lubrifier régulièrement la surface oculaire au cours de la journée. »
Concernant la climatisation, l’ophtalmologue conseille « de baisser l’intensité de la ventilation, de ne pas diriger l’air frais vers les personnes présentes et surtout de bien faire réviser le dispositif avant la période estivale pour éviter que des moisissures soient rejetées dans l’air et viennent se déposer sur la surface oculaire ».
Sans prévention efficace, le risque concerne surtout les formes asymptomatiques de troubles de la surface oculaire. « Les patients nous consultent alors à un stade plus avancé de la maladie. Cela peut alors engendrer des fibroses conjonctivales, des cicatrices sur la surface oculaire qui peuvent être très invalidantes. » En l’absence de soins, la sécheresse peut entraîner une irritation chronique de l’œil et des lésions de la cornée (kératites).
Dans les formes secondaires de la sécheresse oculaire, liée à une maladie notamment, le traitement dépendra de la cause. Si le syndrome de l’œil sec est lié à un médicament, le médecin pourra adapter le traitement.
« Les lentilles de contact représentent en soit un facteur de risques de troubles de la surface oculaire et donc de sécheresse oculaire », note l’ophtalmologue. En été, le risque de sécheresse oculaire est donc exponentiel pour les porteurs de lentilles de contact. « Une précaution primordiale à prendre au moment de l’été est d’éviter tout contact des lentilles avec l’eau. Les microorganismes présents dans l’eau sont très toxiques pour la surface de l’œil et les lentilles sont des réservoirs pour tous ces microorganismes. Ils peuvent s’accumuler au niveau de la surface oculaire, créer une abrasion et provoquer une infection de la cornée ou de la surface oculaire qui peut être très graves ».
Source : Interview du Dr. Paul Bastelica, Ameli.fr
Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet