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Né en Australie, le programme de formation de secourisme en santé mentale est mis en œuvre en France depuis 2018. Il est assuré par l’association Premiers secours en santé mentale – France (PSSM France). L’idée est simple : tout citoyen peut apprendre à réagir face à une personne en détresse psychique, le temps qu’un professionnel prenne le relais. Massage cardiaque, position PLS, appel au secours… tout comme ces gestes ne s’improvisent et s’apprennent lors d’une formation aux premiers secours, repérer et tenir la bonne conduite face à une personne en détresse psychique s’apprend. « Cela ne remplace pas les soins, mais cela évite que la personne reste seule. C’est un geste d’engagement, au même titre que donner son sang ou apprendre les gestes qui sauvent physiquement », explique Muriel Vidalenc présidente de l’association PSSM France.
Le secouriste en santé mentale n’est pas un professionnel de santé. Il s’agit d’un citoyen formé à détecter les premiers signes de mal-être psychique. Son rôle est d’écouter sans juger, rassurer et orienter vers les ressources disponibles. « Une première main tendue qui peut faire toute la différence », note PSSM France.
« Trop longtemps, la santé mentale a été considérée comme un sujet réservé aux professionnels, aux structures spécialisées. Or, tout le monde est concerné. Apprendre à aider une personne en souffrance psychique, c’est un savoir citoyen. La formation aux Premiers secours en santé mentale (PSSM) permet à chacun de se sentir légitime pour agir, écouter, orienter. C’est un outil de prévention puissant, validé scientifiquement, et profondément humain », souligne Muriel Vidalenc.
Le programme est une adaptation du programme international Mental health first aid (MHFA), qui a fêté ses 25 ans en juin 2025. La méthode enseignée, déclinée pour chaque trouble et chaque population, est le fruit d’un consensus validé à la fois par les pairs et les experts. Le plan d’actions baptisé AERER apprend aux futurs secouristes à :
Une formation pour les adultes : d’une durée de 14 heures, elle permet d’acquérir des connaissances sur les troubles dépressifs, anxieux, psychotiques et liés à l’usage de substances, et de s’exercer à la méthode AERER.
Une formation pour accompagner les adultes au contact de jeunes de 11 à 25 ans : elle permet d’aborder des thématiques spécifiques comme les addictions, la crise suicidaire, les automutilations, les troubles du comportement alimentaire ou encore les psychoses à début précoce. Il s’agit d’un levier de prévention pour les publics exposés à la détresse psychologique des jeunes. Selon l’enquête Axa Prévention de 2024, 56 % des moins de 25 ans présentent des signes de souffrance psychologique.
Une formation pour les ados, lancée en phase pilote cette fin d’année 2025, à destination des jeunes de 12 à 18 ans : ces ateliers de sensibilisation abordent la notion de santé mentale, les signes de crise, les attitudes aidantes et les ressources disponibles. Leur objectif n’est pas de former des jeunes à intervenir en autonomie, mais de leur donner les clés pour se repérer, se protéger et aider un pair à parler. « La moitié des troubles psychiques débutent avant l’âge de 14 ans, mais restent trop souvent ignorés ou tus. En 2025, nous lançons un nouveau module : PSSM Ados, spécifiquement conçu pour les jeunes de 12 à 18 ans. L’objectif est de leur permettre de reconnaître des signaux, d’oser en parler, de savoir vers qui se tourner », justifie Muriel Vidalenc.
Une formation visant à répondre aux problématiques des séniors : elle verra le jour à l’horizon 2027 avec l’objectif de répondre aux problématiques spécifiques des aînés, tels que l’isolement, la perte de repères ou encore la prévention des troubles psychiques et du suicide dans cette tranche d’âge. « La moitié des troubles psychiques débutent avant l’âge de 14 ans, mais restent trop souvent ignorés ou tus. En 2025, nous lançons un nouveau module : PSSM Ados, spécifiquement conçu pour les jeunes de 12 à 18 ans. L’objectif est de leur permettre de reconnaître des signaux, d’oser en parler, de savoir vers qui se tourner », justifie Muriel Vidalenc.
A l’heure actuelle, 226 000 personnes sont formées au secourisme en santé mentale en France. L’objectif est d’atteindre 750 000 secouristes formés d’ici 2030. 1972 formateurs étaient accrédités PSSM France. 74 % d’entre eux sont des femmes, 30 % ont entre 35 et 44 ans, 4,3 % d’entre eux étaient des étudiants en 2024. Si vous souhaitez vous former, rendez-vous sur le site PSSM – France pour prendre connaissance des prochaines formations : https://www.pssmformation.fr/devenir-secouriste/
Le coût de la formation est de 250 euros mais un fonds solidaire PSSM France, sous condition d’éligibilité permet de financer l’essentiel du coût.

Source : PSSM France

Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet