La France consomme (toujours) trop d’antibiotiques

18 juin 2013

70% des prescriptions d’antibiotiques en ville sont réalisés par un médecin généraliste. ©Phovoir

La France n’est plus le premier pays consommateur d’antibiotiques en Europe. Toutefois, notre pays se situe encore à un niveau nettement supérieur à la moyenne continentale, comme le rapporte l’ANSM. En effet, la baisse de près de 10% observée entre 2002 et 2012 est freinée par une nouvelle hausse de la consommation, ces cinq dernières années.

« Au début des années 2000, le développement des résistances bactériennes a conduit la France à mettre en œuvre des actions favorisant un moindre et un meilleur usage des antibiotiques afin d’en préserver l’efficacité », rappelle l’Agence nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM). Ces efforts ont été récompensés puisqu’entre 2002 et 2012, « la consommation d’antibiotiques a baissé de 9% ». Malheureusement, une inversion de tendance a vu celle-ci augmenter de 3% sur ces 5 dernières années. L’objectif annoncé dans le Plan antibiotiques 2011-2016 de réduire la consommation d’antibiotiques en France de 25% d’ici à 2016 est donc loin d’être atteint…

Pris dans leur ensemble donc, « ces résultats demeurent positifs et démontrent que les habitudes de prescription et les comportements peuvent être infléchis », se félicite l’agence du Médicament. Même si elle se situe toujours parmi les pays dont le niveau de consommation est élevé, la France n’est plus le premier consommateur d’antibiotiques en Europe, comme c’était le cas au début des années 2000. Ainsi en 2010, elle se situait au quatrième rang, derrière la Grèce, le Luxembourg et la Belgique.

De moins en moins de molécules, plus de résistances

A l’échelle nationale, la consommation d’antibiotiques présente des disparités importantes, en fonction du sexe, de l’âge mais aussi du lieu de résidence. Ainsi, « les femmes en consomment plus que les hommes », indique l’ANSM. D’une manière générale, elles représentent 57,3% des patients recourant à ces médicaments.

Chez les hommes, la consommation d’antibiotiques augmente à partir de 55 ans « et ne cesse de progresser ensuite ». Quant aux régions les plus consommatrices, l’agence cite celles du nord mais aussi les Pays de la Loire et Rhône-Alpes.

Autre constat d’importance : « le nombre de substances actives antibiotiques dont disposent les prescripteurs diminue ». Ainsi, le développement de résistances est d’autant plus préoccupant. Les antibiotiques les plus consommés sont l’amoxicilline pour les prescriptions de médecine de ville (32% de la consommation totale). A l’hôpital, cette spécialité est associée à l’acide clavulanique (33% de la consommation totale), « un des antibiotiques les plus générateurs de résistances ».

Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : David Picot

  • Source : ANSM, 17 juin 2013

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