La fronde contre l’obésité enfle

Les deux académies de médecine et pharmacie soutiennent les critiques formulées par le Parti socialiste contre les amendements du Sénat à la loi de santé publique. Elles critiquent le manque de dessein politique du gouvernement contre l’obésité.

En plein été, les membres des deux assemblées savantes tiennent ” à souligner l’urgence et l’importance d’une lutte efficace contre l’obésité, en particulier l’obésité infantile “. Un rappel qui résonne en écho à l’attitude des sénateurs, qui ont refusé d’interdire la présence de quelque 10 000 distributeurs de confiseries et autres sodas dans les établissements scolaires.

Une décision prise dans un silence médiatique assourdissant. Pour les académiciens, ” les produits mis à la disposition des élèves contiennent trop de sucres et de graisses. Ils (…) doivent être bannis de ces distributeurs “. Quant à leur étiquetage, c’est peu dire qu’il se caractérise par une information très parcellaire, voire inexistante. Or ne se privent pas de rappeler les académiciens – dont c’est précisément le mandat officiel – ” un étiquetage précis (est indispensable pour) que parents et médecins puissent conseiller utilement les enfants “.

La fronde ne s’arrête pas là. Elle s’étend aux ravages de la publicité télévisée. ” Certaines (…) constituent de véritables campagnes de désinformation dont sont victimes parents et enfants, surtout les moins instruits. Il est impératif de les protéger comme l’ont fait la Grande-Bretagne et la Suède, en interdisant les allégations mensongères ou trompeuses et en donnant toutes les informations sur les produits dans un langage compréhensible “. Une position qui rejoint en tout point celle récemment prise par l’ancien ministre de l’Environnement Corinne Lepage.

• 

  Source : OMS et Conférence de presse de Jean-Marie Le Guen à l'Assemblée nationale, le 15 juillet 2004