La génétique n’explique pas toutes les dépressions

25 novembre 2011

A quoi est due la dépression ? Existe-t-il vraiment des « terrains » de prédisposition, familiaux par exemple ? Plusieurs travaux de recherche publiés ces dernières années laissaient entrevoir que la génétique pourrait avoir une part de responsabilité dans l’affaire. Or même chez des sujets supposés génétiquement exposés, l’influence de l’histoire personnelle et du vécu restent déterminantes dans le déclenchement d’une dépression. C’est ce que vient de démontrer une équipe du CNRS.

Des scientifiques du CHU Pitié-Salpêtrière et de l’Université Pierre et Marie Curie (Paris) ont voulu déterminer l’impact de la psychologie et de l’environnement sur la composante génétique de la dépression. En effet, le gène 5-HTTLPR code pour le transporteur de la sérotonine, un neurotransmetteur impliqué dans la régulation des émotions. La version courte de ce gène pourrait augmenter l’activité de l’amygdale, elle-même responsable de la reconnaissance des signaux de danger. Chez les personnes anxieuses et dépressives, cette glande présente, un niveau d’activité anormalement élevé.

L’activité cérébrale de différents sujets, porteurs ou non de la version courte du gène en question, a été mesurée par imagerie par résonance magnétique (IRM). Ces derniers, auxquels ont été présentées des photographies plus ou moins plaisantes, se sont vus demander de caractériser ces photos, ou de les relier à un événement de leur vie. Dans le second cas, l’activité de l’amygdale a considérablement augmenté chez les porteurs de la version courte du gène. Les résultats ont également montré une corrélation entre le niveau de stress subi en rapport à un vécu personnel, et le facteur génétique. Ces travaux, publiés dans la revue Human Brain Mapping, démontreraient donc clairement que la génétique seule ne peut expliquer la survenue d’une dépression.

  • Source : CNRS, UPMC, CHU Pitié-Salpêtrière, le 28 octobre 2011

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