La greffe de pénis, possible d’ici 5 ans ?
15 décembre 2014
Les chercheurs n’attendent plus que le feu vert des autorités américaines pour greffer un pénis cultivé en laboratoire à un humain. ©Phovoir
C’est un formidable espoir pour les hommes souffrant de malformation congénitale ou de mutilation du pénis, voire de dysfonctions érectiles. Un article du quotidien britannique The Guardian rapporte qu’une équipe du Wake Forest Institute for Regenerative Medicine (Californie) est parvenue à greffer à des lapins des pénis artificiels fonctionnels.
Le docteur Anthony Atala, chirurgien urologue et professeur de médecine régénérative, ne cache pas sa satisfaction. Après avoir implanté avec succès sur des humains divers organes (reins, cœurs, vessies, urètres, vagins) cultivés en laboratoire, lui et son équipe sont en passe de pouvoir le faire pour des pénis. Ne manque plus que l’approbation de la Food and Drug Administration (FDA) américaine. Mais l’expérience a d’ores et déjà réussi sur une douzaine de lapins. Ces derniers ont tous cherché à s’accoupler, huit d’entre eux ont éjaculé et quatre ont même réussi à se reproduire.
Une structure en collagène
A l’heure actuelle, deux techniques permettent de pallier aux malformations et aux mutilations génitales masculines. La greffe avec donneur, qui nécessite de lourds traitements anti-rejets et entraîne souvent de forts blocages psychologiques de la part du receveur et de sa partenaire. Autre possibilité : reconstruire un pénis à partir de muscle et de peau prélevés au niveau de la cuisse et de l’avant-bras. Et assurer la fonction sexuelle avec une prothèse qui reste peu satisfaisante en termes esthétiques et d’efficacité.
La technique du docteur Atala et de son équipe consiste à cultiver en laboratoire du tissu phallique prélevé sur le patient avant de reconstruire un pénis en l’assemblant à une structure en collagène. L’opération prend 6 semaines. L’utilisation des cellules du futur receveur a un double intérêt. Les médecins limitent ainsi les risques de rejet. Et en remplaçant des tissus endommagés par l’âge ou la maladie, ils peuvent espérer traiter des dysfonctions érectiles. Cette procédure ne pourra en revanche pas concerner des personnes souhaitant changer de sexe.