La grippe arrive : pensez à la vaccination
14 janvier 2022
« L'épidémie de grippe commence à s'intensifier » explique Vincent Enouf, Directeur adjoint du Centre national de référence des virus respiratoires de l'Institut Pasteur. Aujourd’hui l’ensemble de l’Hexagone se situe soit en phase épidémique, soit en phase pré-épidémique. De son côté la campagne de vaccination se poursuit, il est donc temps pour les plus fragiles de se protéger.
« Si nous avions une quasi-absence de circulation du virus grippal l’hiver dernier, nous observons depuis quelques semaines grâce aux prélèvements réalisés dans le milieu hospitalier et au niveau du réseau Sentinelles des médecins généralistes et des pédiatres une circulation active des virus grippaux cette année », précise Vincent Enouf. « Sur les trois dernières semaines, l’évolution à la hausse est claire. Nous constatons également une augmentation du nombre de cas chez les enfants. » Plus précisément chez les 5-14 ans.
Une épidémie en devenir
Selon les dernières données de Santé publique France, trois régions sont en phase dite épidémique, l’Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie. Par ailleurs, toutes les autres régions métropolitaines se trouvent en phase pré-épidémique. « Autant d’éléments qui confirment une plus grande circulation des virus grippaux sur le territoire », précise Vincent Enouf. La part des moins de 15 ans reste élevée mais en diminution au profit des adultes, particulièrement les 65 ans et plus. Au total, 72 cas graves de grippe ont été signalés, parmi lesquels 29 concernaient des enfants de moins de 15 ans. « Une proportion plus élevée que lors des saisons précédentes », indique Santé publique France.
L’appel pour la vaccination…
« Nous insistons sur la nécessité de se faire vacciner contre la grippe », lance Vincent Enouf. « Nous voulons absolument faire passer ce message. Se faire vacciner contre la grippe, cela permet de rebooster notre système immunitaire pour repousser l’infection. Mais aussi de le préparer à une éventuelle infection, éloignant ainsi le risque d’être victime d’une forme grave. C’est le même principe que la vaccination contre le SARS-CoV-2. D’ailleurs, il est tout à fait possible de se faire vacciner contre les deux virus. Portons ce message afin d’éviter d’engorger encore plus les hôpitaux. C’est essentiel de le répéter encore et encore auprès des populations à risque. »
…des populations à risque
Autrement dit toute personne à partir de l’âge de 65 ans, les patients atteints de certaines maladies chroniques, les femmes enceintes, les personnes obèses dont l’indice de masse corporelle (IMC) est supérieur ou égal à 40, l’entourage des nourrissons de moins de 6 mois à risque et celui des personnes immunodéprimées. Sans oublier les professionnels de santé et les personnels des établissements médicosociaux au contact des patients à risque. Autant de personnes qui peuvent bénéficier de la prise en charge à 100% du vaccin. Rappelons que les médecins, les infirmiers, les pharmaciens volontaires et les sage-femmes sont habilités à réaliser le geste vaccinal. Enfin toute personne de plus de 6 mois même celles qui ne sont pas considérées comme à risque peuvent se faire vacciner par leur médecin généraliste, un infirmier ou en pharmacie, depuis cette année, sans prise en charge.
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Source : Interview Vincent Enouf, janvier 2022 - Grippe – Bulletin hebdomadaire – Santé publique France – Semaine 01
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Vincent Roche