La grippe aviaire inquiète le Covars
13 juin 2023
Le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) recommande, dans un long avis, une série de mesures destinées à diminuer les risques de contamination de l’Homme par la grippe aviaire. Aucun cas n’a, à ce jour, été recensé en France.
La prochaine pandémie sera-t-elle liée à la transmission de la grippe aviaire à l’Homme ? C’est le scénario redouté par le Covars, qui s’est saisi de la question et a émis une série de recommandations visant à réduire le « risque sanitaire de grippe aviaire lié à l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP, ndlr) (…) affectant les oiseaux domestiques et sauvages et pouvant être transmise à l’homme. »
Pourquoi maintenant ? Parce qu’après une période de relative accalmie après « une crise sans précédent » en 2021-2022 (en France, 21 millions de volailles avaient été abattues préventivement), de nouveaux foyers ont été découverts dans des élevages du sud-ouest de la France. Et que, dans le monde, plusieurs cas de transmission du virus A (H5N1) à l’humain ont été détectés : en Espagne, au Royaume-Unis, aux Etats-Unis, en Equateur, en Chine et au Vietnam. Au Cambodge, un enfant est décédé des suites du H5N1 en février dernier.
Pas de transmission interhumaine
« Les formes cliniques allaient de symptômes bénins voire asymptomatiques, à des formes sévères avec admission en réanimation et décès. A ce jour, aucune transmission interhumaine n’a été mise en évidence », indique Santé publique France. Dans notre pays, aucune transmission à l’homme n’a, à ce jour, été détectée.
Mais le risque grandit, selon le Covars, en raison notamment de « la perte de saisonnalité de l’infection aviaire, l’augmentation du nombre de cas en élevage, la diversification des espèces sauvages touchées et l’augmentation des cas chez les mammifères ». Mais aussi du changement climatique et de la crise de la biodiversité qui « modifie les trajectoires des oiseaux sauvages et leur résistance aux virus ».
Vacciner les volailles
L’instance, composée notamment de médecins immunologistes, épidémiologistes, virologues ou infectiologues, a donc élaboré une stratégie à visée préventive qui repose sur quatre piliers : « la vaccination, les mesures préventives à appliquer dans les élevages, la surveillance animale et humaine et les financements de recherche sur la question de la grippe aviaire et de l’IAHP ».
Elle incite donc à « mener dès que possible une stratégie de vaccination des volailles », « étendre la recommandation de vaccination contre la grippe saisonnière aux personnes exposées, en contact avec des oiseaux potentiellement porteurs du virus », « adapter les mesures de prévention et gestion des élevages en recherchant des alternatives à l’abattage préventif » ou encore « composer des stocks stratégiques de vaccins pré-pandémiques ».
A noter : Une stratégie de vaccination des élevages contre l’IAHP, autorisée et recommandée en 2022 au niveau européen « sera prochainement finalisée en France et devrait permettre de débuter la vaccination préventive des élevages commerciaux de canards à l’automne 2023 », indique le Covars.