Grippe aviaire : un premier élevage touché en France

08 décembre 2020

Dimanche, après de nombreux décès de canards dans un élevage des Landes, la préfecture faisait état d'une « forte suspicion » de contamination au virus de la grippe aviaire qui avait lourdement touché la filière avicole en 2016-2017. Le résultat des analyses est tombé ce mardi : positif au H5N8.

Le virus H5N8 se rappelle au mauvais souvenir des éleveurs avicoles du Sud-Ouest. Détectée pour la première fois en janvier 2014 en Corée du Sud, cette souche de la grippe aviaire avait décimé des milliers de canards, principalement dans des élevages des Landes et du Gers, pendant l’hiver 2016-2017. Selon les chiffres délivrés par les représentants de la filière foie gras à l’époque, 1,4 million de palmipèdes étaient morts dans les foyers du virus (plus de 400) et 2,3 millions avaient été abattus à titre préventif. L’hiver précédent, la filière avait déjà été touchée par une autre épizootie de grippe aviaire, de type H5N1 cette fois.

Cette première contamination confirmée dans un élevage de la commune de Béresse-Maremne (Landes) n’est donc pas une bonne nouvelle pour les éleveurs, et toutes les mesures sont prises pour éviter une nouvelle catastrophe à quelques semaines de Noël. Les 6 000 canards de l’exploitation ont été euthanasiés. Une zone de protection et une zone de surveillance ont été mises en place, dans des rayons de respectivement 3 et 10 km autour de l’exploitation. Objectif : entraver la propagation du virus, qui circule activement dans la faune sauvage en Europe par l’intermédiaire des oiseaux migrateurs.

Hautement pathogène

C’est d’ailleurs sur deux cygnes retrouvés morts aux Pays-Bas que le virus a été détecté pour la première fois en Europe, en octobre. La France a rapidement pris des mesures : dans quasiment tout le pays, oiseaux et canards d’élevage sont confinés de manière préventive depuis la mi-novembre et la découverte des premiers cas en Haute-Corse puis dans les Yvelines.

Car le H5N8 est considéré comme « hautement pathogène ». Cela signifie que ce virus peut être à l’origine d’une mortalité élevée, particulièrement dans les élevages où il diffuse rapidement. Mais, assurait l’Anses en 2017, le H5N8 n’est « pas transmissible à l’homme ». En cette fin 2020, le ministère de l’Agriculture tient lui à rappeler que le virus ne peut pas non plus être transmis à l’homme de manière indirecte, par « la consommation de viande d’origine aviaire, œufs, foie gras et plus généralement de tout produit alimentaire ».

A noter : Ces derniers jours, le virus H5N8 a également été détecté chez une oie bernache en Loire-Atlantique et trois cygnes en Meurthe-et-Moselle. Des zones de « contrôle temporaire » ont été mises en place autour des lieux de découverte des oiseaux.

  • Source : Préfecture des Landes, Anses, Ministère de l'Agriculture, le 8 décembre 2020

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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