La guerre, toujours contre la santé

09 août 2006

C’est le triste constat qui s’impose, des deux côtés de la frontière israélo-libanaise, depuis maintenant près d’un mois. La santé est victime au premier chef de ces dommages que les “spécialistes”, des militaires aguerris, appellent simplement collatéraux.

Leurs victimes, elles, sont en revanche frappées au premier chef. Pas de façon collatérale… Si les missiles sont aveugles, ils frappent avec la même vigueur où qu’ils aillent. Pour fuir les tirs de Katiousha qui avaient atteint des bâtiments jouxtant l’établissement et l’héliport utilisé pour les urgences, une centaine de patients a dû être évacuée des services de Cardiologie et d’Oncologie de l’hôpital RamBam de Haifa, au nord d’Israël. Ils ont été transférés dans des installations de fortune, plus à l’abri.

A quelques kilomètres de là, de l’autre côté de la frontière, des milliers de blessés sont menacés d’arrêt des soins dans les hôpitaux libanais. Le pays étant privé d’électricité depuis la destruction de ses centrales électriques, les équipes soignantes sont dépendantes de groupes électrogènes.

Or prévient l’OMS, “si du carburant n’est pas livré cette semaine, 60% des hôpitaux du Liban, sans parler des autres services de santé, cesseront purement et simplement de fonctionner“. Selon l’Organisation, un hôpital situé à Marjayoun dans le Sud Liban, “a informé qu’il serait à court de carburant dès mercredi“. C’est l’évidence, “l’approvisionnement en carburant est une question de vie ou de mort dans le milieu hospitalier. Nous appelons toutes les parties à assurer le libre passage des carburants destinés aux hôpitaux“, clame ainsi le Dr Ala Alwan, responsable à l’OMS de l’Action sanitaire en situation de crise.

Mais dans ces temps de pénurie, le pétrole qui s’échappe des cuves éventrées de la centrale de Jeih, au sud de Beyrouth, a “souillé en 3 semaines près de 80 km de côtes (…) et menace le littoral turc et grec“, interpelle Cap 21. Le parti de l’ancien ministre Corinne Lepage adjure donc l’ONU -encore…- les pays de l’Union européenne et les 20 Etats du pourtour méditerranéen “pour qu’ils prennent leurs responsabilités“. Car si pendant la guerre la pollution continue, les conséquences là encore seront dramatiques. Pas seulement sur le sable des plages mais surtout sur la ressource alimentaire et très directement, sur la santé des populations.

  • Source : OMS, 7 août 2006 ; Cap 21, 7 août 2006; Haaretz, 8 août 2006 ; Rambam Medical Center, 8 août 2006 - Photo Gouvernement libanais

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