La gueule de bois nous fait-elle moins boire ?

11 mars 2014

« C’est décidé, j’arrête de boire ! » Qui après une soirée un peu trop arrosée n’a jamais fait cette promesse ? Un serment rompu dès la fête suivante. Pour autant, la gueule de bois retarde-t-elle la prochaine prise d’alcool ? Pas si sûr à en croire des chercheurs américains.

Maux de tête, nausées, fatigue… Les lendemains de « beuverie » sont rarement chantants. Nous sommes nombreux à penser que cette expérience est si désagréable qu’elle nous fait réfléchir à deux fois avant de reprendre un verre. Des chercheurs de l’Université du Missouri ont donc tenté de savoir s’il ne s’agissait là que d’une idée reçue.

Ainsi ont-ils recruté 386 volontaires (196 hommes et 190 femmes). Chacun a tenu durant 3 semaines un journal de bord de ses virées alcoolisées. Les scientifiques ont répertorié 2 276 épisodes de consommation alcoolisée et 463 « lendemains difficiles ».

Les sondés devaient évaluer, chaque matin, leurs probabilités de boire dans la même journée. «  Notre principale conclusion réside dans le fait que la gueule de bois n’a que très peu d’effets sur la prochaine prise d’alcool, et ce comparé à ceux qui n’ont pas trop bu la veille » explique le Pr Damaris J. Rohsenow, principal auteur de l’étude.

En clair, avoir un pivert dans la tête ne nous fait pas moins boire. Cela ne nous fait pas consommer davantage non plus. Une information capitale pour ceux qui seraient tentés de re-boire pour atténuer la douleur (le fameux « combattre le mal par le mal »).

« Cela tient sans doute au fait que la consommation d’alcool est déterminée par une série de facteurs comme le jour de la semaine, l’occasion et les soirées prévues » conclut  Rohsenow. Ce dernier rappelle bien entendu que 100% des gueules de bois sont évitables. Il suffit de boire raisonnablement. »

  • Source : Alcoholism : Clinical & Experimental Research, 4 mars 2014

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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