La maladie de Chagas, silencieuse et inaperçue
14 avril 2021
La maladie de Chagas affecte principalement les populations pauvres de l’Amérique latine. Mais elle se répand désormais partout dans le monde. Afin de faire connaître cette pathologie qualifiée par l’OMS de « silencieuse qui passe inaperçue », le 14 avril est désormais sa journée mondiale.
Elle touche 6 à 7 millions de personnes dans le monde, principalement dans les pays d’Amérique latine continentale. Mais la maladie de Chagas s’étend depuis plusieurs décennies déjà : elle est de plus en plus souvent détectée aux États-Unis d’Amérique, au Canada et dans de nombreux pays d’Europe et du Pacifique occidental.
De quoi s’agit-il ?
La maladie de Chagas est une maladie à transmission vectorielle. Plus précisément, « les parasites T. cruzi sont principalement transmis par contact avec les excréments ou l’urine de triatomes hématophages infectés », explique l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Ces punaises vectrices du parasite vivent généralement dans les fissures des murs ou des toitures des habitations précaires en milieu rural ou suburbain. « Elles sortent la nuit pour se nourrir de sang humain. Elles piquent généralement une zone de peau exposée comme le visage et défèquent à proximité de la piqûre. Les parasites pénètrent dans l’organisme lorsque la personne se frotte ou se gratte instinctivement et fait pénétrer les déjections dans la lésion, les yeux, la bouche ou toute autre altération de la peau. »
D’autres modes de transmission existent : par consommation d’aliments contaminés, via une transfusion de sang ou de produits sanguins, en cas de transmission mère-enfant, lors d’une transplantation d’organes voire à la suite d’un accident de laboratoire.
Silencieuse mais pas sans conséquence
La maladie de Chagas, aussi appelée trypanosomiase américaine, est considérée comme « silencieuse qui passe inaperçue » car elle progresse lentement. Autre raison à cet invisibilisation : elle concerne principalement les pauvres, « qui n’ont ni poids politique ni accès aux soins », ajoute l’OMS.
Or cette maladie a des effets non négligeables sur la santé des personnes infectée : fièvre, céphalées, lymphœdème, pâleur, douleurs musculaires, difficultés respiratoires, œdème et douleurs abdominales ou thoraciques font partie des symptômes de la phase aiguë. Ensuite, au cours de la phase chronique, les parasites se cachent principalement dans le muscle cardiaque et les muscles digestifs. Pire, « l’infection peut conduire au décès soudain dû à une arythmie cardiaque ou à une insuffisance cardiaque progressive provoquée par la destruction du muscle cardiaque et de son système nerveux », conclut l’OMS.
A noter : Le 14 avril 1909, le Dr Carlos Ribeiro Justiniano Chagas a diagnostiqué la maladie pour la première fois chez une jeune brésilienne qui s’appelait Berenice Soares de Moura.