La mortalité maternelle, fléau des campagnes marocaines

19 avril 2002

« La prise en charge maternelle et infantile est primordiale au Maroc, car le taux de mortalité des jeunes mères et des enfants est très élevé. Il y a incontestablement beaucoup à faire dans ce domaine là. » Pour le Pr Ouafa Mkinsi, chef du service de Rhumatologie au CHU de Casablanca, force est de constater que la mortalité maternelle et infantile est un réel problème au Maroc. Comme dans toute l’Afrique, d’ailleurs.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes ! Le taux de mortalité maternelle avoisine 228 décès pour 100 000 naissances. Chaque jour, sept Marocaines meurent en cours de grossesse ou en couches. C’est deux fois plus que dans certains pays arabes. Et 25 fois plus que dans les pays les plus riches.

La campagne est particulièrement touchée par cette surmortalité. Le nombre de décès y est en effet deux fois plus important que dans les grandes villes. Souvent à cause d’un manque criant d’infrastructures médicales, et d’un déficit de dialogue entre le médecin et les patients qui vivent en milieu rural.

Comme l’explique le Pr Mkinsi, « quand vous recevez un patient urbain, comme il est alphabétisé vous avez moins de difficulté à expliquer et à établir le dialogue. En revanche avec les gens de la campagne qui n’osent pas trop demander d’explications, nous avons un véritable problème de communication. C’est à ces gens là que nous devons expliquer ce que nous faisons, ce que nous suspectons. Nous devons faire passer des messages d’éducation par le biais de cette rencontre, c’est essentiel. »

  • Source : The Lancet, vol 359, p 1129, 30 mars 2002

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