La musique adoucit… les cauchemars
07 novembre 2022
Concentration, relaxation, motivation… La musique présente de nombreux bienfaits pour la santé. A tel point qu’elle est utilisée depuis des siècles pour apaiser, soigner. Des chercheurs suisses viennent de mettre en évidence d’autres vertus pour lutter contre les cauchemars.
« L’utilisation de la musique dans les soins est presque aussi ancienne que l’existence de l’être humain », nous expliquait récemment la musicothérapeute Lara Wakim. Et encore aujourd’hui, cet art continue de dévoiler des bienfaits insoupçonnés.
Tout le monde a déjà fait des cauchemars. Cela est tout à fait normal. Mais comme l’explique l’American Academy of Sleep Medicine dans sa « Classification internationale des troubles du sommeil », « cauchemarder devient pathologique lorsque ces rêves se répètent et ont un impact diurne en provoquant, par exemple, une fatigue, de l’anxiété, une baisse de moral. On parle alors de ‘maladie des cauchemars’, un motif de consultation médicale toujours plus fréquent. »
En fait, pour prendre en charge ces cauchemars, il existe de nombreuses techniques. L’une d’entre elles, nommée « thérapie par répétition d’imagerie mentale » (IRT) consiste à imaginer quotidiennement, durant cinq à dix minutes, des issues alternatives et positives aux scénarios cauchemardesques. Malheureusement, tous les patients n’y répondent pas.
Un accord majeur contre les cauchemars
Des chercheurs de l’Université de Genève ont donc eu l’idée d’y associer une autre méthode dite de « réactivation de mémoire ciblée ». Derrière ce terme se cache en fait un principe simple : envoyer des stimuli précis au cerveau de la personne endormie afin de réactiver certains souvenirs positifs.
Les scientifiques ont donc recruté 36 patients souffrant de la maladie des cauchemars. A la moitié d’entre eux, ils ont associé à la thérapie IRT, un accord de piano majeur joué toutes les 10 secondes. De ce fait, lorsque le son était ensuite rejoué pendant le sommeil, il était plus susceptible de réactiver un souvenir positif.
L’autre moitié a suivi une « thérapie par répétition d’imagerie mentale » classique.
Au terme de l’expérience, la fréquence des cauchemars a diminué dans les deux groupes mais davantage dans le groupe où le scénario positif était associé au son. « De plus, cette association a entraîné une augmentation des rêves positifs », se réjouissent les auteurs. « Tout semble indiquer qu’il s’agit d’un nouveau traitement particulièrement efficace pour venir à bout de la maladie des cauchemars. Pour nous, la prochaine étape consistera à tester cette méthode sur les cauchemars liés à un stress post-traumatique. »