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Milène Leroy : La nymphomanie se traduit par cycles : l’obsession, la ritualisation, l’agir sexuel et le désespoir. Dans un premier temps, la femme concernée va être littéralement envahie par ses pensées sexuelles. Elle vit généralement des difficultés bien plus profondes qui amènent à ce que ce sujet prenne le dessus sur sa psyché (mésestime de soi, insécurité affective, dépression…) et le sexe devient un exutoire et lui donne le sentiment d’exister.
Dans un second temps, elle met en place une stratégie tant corporelle que psychique pour arriver à ses fins.
Dans un troisième temps, le passage à l’acte permet le soulagement de la tension globale, effaçant l’espace d’un moment, la ou les cause(s) initiale(s) de la souffrance. Enfin, les notions de culpabilité, de honte, de dégoût font surface créant un sentiment récurrent d’insatisfaction.
M.L : Dans la pathologie, il y a une idée d’angoisse, de dépendance à l’acte sexuel… La forte libido elle, est le fait d’habiter son corps avec joie et intensité. Le désir sexuel, quand il est vécu dans l’idée d’un partage, d’un épanouissement (personnel et/ou de couple), d’une découverte, qu’il est contrôlable… va être source de potentielle recherche de partenaires aussi avides que soi.
Pour différencier les deux, il convient de s’interroger : la sexualité est-elle une obsession pour vous ? Les rapports sexuels sont-ils une réponse à un état d’anxiété, de dépression, de colère… ? La multiplication et l’intensité des rapports sexuels restent-elles insatisfaisantes pour vous ? etc.
M.L : Il est estimé que la majorité des personnes souffrant d’hypersexualité (on parle de satyriasis pour les hommes, ndlr) pourrait souffrir de TOCS, de surconcentration hormonale, d’un dysfonctionnement cérébral, de troubles bipolaires, etc… Il est clair, en tout cas, qu’il y a souvent une carence affective pesante, la sexualité devenant un refuge pour combler ce manque.
M.L : Les personnes nymphomanes peuvent vivre en couple mais le risque de relations extra-conjugales est évidemment plus fort. Un.e partenaire informé.e saura d’autant mieux aider l’être aimé dans la résolution de ce combat quotidien.
M.L : L’addictologue va aider à comprendre les mécanismes de dépendance, et le sexologue, lui, va permettre de retrouver une sexualité satisfaisante tant sur le plan corporel que psychique. A côté d’une prise en charge médicamenteuse, une sexothérapie peut aider à travailler sur le manque d’estime de soi, ce qui est essentiel.
A noter : La nymphomanie peut parfois être associée à d’autres comportements à risque (consommation d’alcool, de drogue, sexe sans protection…).
Source : Interview de Milène Leroy, sexologue à Clermont Ferrand
Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dorothée Duchemin
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