La pollution atmosphérique se forme la nuit ?

07 février 2023

Dans les grandes villes, la pollution atmosphérique est largement composée de gaz et de particules en suspension. Mieux comprendre comment se forme cette contamination de l’air et quels sont les mécanismes chimiques qui entrent en jeu est essentiel pour la prévenir. Une équipe britannique s’est penchée sur l’impact d’un oxydant atmosphérique nocturne.

Le smog est un brouillard de pollution qui se développe en zone urbaine, le plus souvent dans les grandes mégalopoles. Il « se forme dans l’air lorsque la forte lumière du soleil réagit avec les oxydes d’azote (NOx) et les composés organiques volatils (COV) », explique le gouvernement du New Brunswick au Canada. Ces substances, produites en partie par l’activité humaine, se dégradent dans l’atmosphère et contribuent à perturber ses équilibres chimiques. Parmi elles, « le butane, le toluène, l’éthanol, l’acétone ou encore le benzène que l’on retrouve dans l’industrie, le plus souvent sous la forme de solvants organiques (par exemple, dans les peintures ou les encres) », décrit l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (Ademe).

Pollution nocturne en hausse

Quels sont les mécanismes liés à la formation de la pollution ? Selon des chercheurs de l’Université de Birmingham le trioxyde d’azote, ou radical nitrate (NO3), serait en cause. Cet oxydant se formerait essentiellement durant la nuit.

Leur travail a montré que le niveau de ce gaz s’affichait à la hausse dans 8 grandes villes chinoises : Pékin, Shanghai, Guangzhou, Chengdu, Xi’an, Jinan, Zhengzhou et Shijiazhuang. Atteignant un degré « équivalant à celui de Los Angeles dans les années 1990, et poursuivant une tendance à la hausse », notent les auteurs. Alors même qu’il baisse dans les métropoles des pays riches. Ce qui constitue un motif d’inquiétude pour l’environnement et la santé en Chine comme en Inde. Deux pays qui concentrent d’énorme mégapoles.

Réduire les émissions de COV

« Le processus d’oxydation nocturne est une réaction chimique mal comprise, que nous devons absolument éclairer si nous voulons formuler des stratégies efficaces contre la pollution atmosphérique », soulignent les scientifiques. Cela étant, ils estiment déjà que réduire les émissions de COV pourrait favoriser une baisse de la pollution de l’air, de nuit comme de jour.

  • Source : University of Birmigham - Atmospheric Research Volumes 164–165, 1 October–1 November 2015, Pages 347-357 – Ademe - gouvernement du New Brunswick au Canada

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils