La tolérance pour le cannabis minerait la lutte contre la drogue

17 mars 2003

« Comment lutter contre la drogue quand l’usage du cannabis est toléré dans plusieurs pays d’Europe et le sera bientôt au Canada ? » Dans son dernier rapport, l’Organisation internationale de contrôle des stupéfiants (OICS) dénonce cette incohérence.

L’assouplissement de la législation sur le cannabis, voire sa légalisation dans plusieurs pays, menaceraient en effet les résultats des efforts menés pour lutter contre la drogue. L’agence onusienne chargée du contrôle des stupéfiants critique ainsi l’Italie, le Luxembourg, le Portugal et l’Espagne pour avoir dépénalisé la culture et la possession de cannabis à des fins personnelles.

Elle accuse également les Pays-Bas et la Suisse de se mettre en contravention avec les conventions internationales des Nations unies, parce qu’elles ont permis la vente de cannabis dans les coffee-shops et partiellement légalisé sa détention. La plus grande tolérance de ces pays pour le cannabis « mine la loi internationale », affirme le président de l’OICS Philip Emafo. L’inquiétude de l’organisation est d’autant plus vive que d’autres pays s’apprêteraient à autoriser le cannabis. En janvier, le Canada a indiqué que poussé par l’évolution des mentalités, il allait libéraliser prochainement la loi sur la possession de cette substance.

La Grande-Bretagne, qui compte plus de 3 millions de fumeurs occasionnels de marijuana, a elle aussi décidé d’assouplir sa législation antidrogue. Elle a notamment déclassé le cannabis comme drogue dure, l’assimilant à un simple antidépresseur. La France elle, se démarque de ses voisins européens. Et elle continue de mener une politique d’interdiction de vente et de possession.

  • Source : Le Quotidien du Médecin, n°7284, p.12

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