Lait et santé : démêler le vrai du faux

10 janvier 2019

Les recommandations actuelles placent le lait et les produits laitiers au cœur d’une alimentation équilibrée. Pourtant, des informations contradictoires circulent concernant l’impact de ces produits sur la santé. Un consortium international de scientifiques a donc épluché les dernières études en date afin de délivrer une information claire et validée.

Le lait présente-t-il un intérêt durant la grossesse ?

En fait, les données pertinentes concernent les produits laitiers dans leur ensemble. Le calcium qu’ils contiennent est en effet essentiel à la formation des os et à la santé du squelette de la mère et de l’enfant*.  Il réduit également le risque de développer une hypertension et une pré-éclampsie**.

Mieux vaut éviter de donner du lait de vache à un nourrisson

Cette affirmation est vraie. Le lait de vache (ou de n’importe quel animal) n’est pas adapté aux besoins nutritionnels du tout petit. C’est bien sûr le lait maternel qui est recommandé. Et pour celles qui ne peuvent ou ne souhaitent pas allaiter, les préparations infantiles, spécialement conçues pour répondre aux besoins et respectant une législation précise, sont les seules alternatives au lait maternel.

Chez l’enfant et l’adolescent, le lait a-t-il une influence sur le poids?

Tout le monde sait que le lait est bon pour la croissance. Mais il semble aussi bon pour la corpulence. Différents travaux conduits sur le sujet – comme la Framingham Children Study ou le projet HELENA – montrent que les enfants et ados consommateurs de lait (entier ou allégé) présentent de moindres niveaux de graisse sous-cutanée et auraient un moindre risque de surpoids.

Quoi de neuf sur la digestion du lait ?

Certains adultes peuvent avoir du mal à digérer le lactose, le sucre du lait s’ils en consomment trop. Ils sont en fait une minorité : en  France, plus de 90 % des adultes peuvent en boire ¼ litre sans problème ***.  Les autres peuvent le consommer sous forme de yaourt (dont les bactéries digèrent le lactose) ou de fromage (qui ne contient pas de lactose), et prendre du lait appauvri en lactose.

Quel lien entre le lait et l’ostéoporose ?

Les protéines, le calcium, le zinc ou encore la vitamine K, fournis en bonne quantité par le lait et les produits laitiers, sont nécessaires pour construire un squelette solide durant la petite enfance et l’adolescence et ainsi maintenir la structure osseuse à l’âge adulte****. Par ailleurs, en s’intéressant à l’alimentation des seniors, des chercheurs de la Harvard Medical School ont montré que « chaque portion quotidienne de lait est associée à une baisse de 8% du risque de fracture de la hanche. »

 Et le risque cardio-vasculaire ?

Les récentes méta-analyses montrent que le lait n’a aucun lien avec les maladies coronariennes. Et certains travaux vont plus loin affirmant que la consommation de yaourts et de fromages éloignerait le risque d’accident vasculaire cérébral. En fait, le calcium serait associé à une baisse de la pression artérielle*****.

*INPES, Le guide nutrition de la grossesse

**Hofmeyr GJ, Lawrie T, Atallah AN, Duley L. Calcium supplementation during pregnancy for preventing hypertensive disorders and related problems. Cochrane Database Syst Rev. 2010

***Marteau P. L’intolérance au lactose. Cahiers Diététique et Nutrition. Décembre 2017

**** Rizzoli R. Dairy products, yogurts, and bone health. Am J Clin Nutr. 2014 

***** Alexander DD, Bylsma LC, Vargas AJ, Cohen SS, Doucette A, Mohamed M, Irvin SR, Miller PE, Watson H, Fryzek JP. Dairy consumption and CVD: A systematic review and meta-analysis. Br J Nutr.

  • Source : Cow’s Milk Consumption and Health: A Health Professional’s Guide, Journal of the American College of Nutrition, Septembre 2018

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par: Emmanuel Ducreuzet

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