L’anorexie mentale en 5 points
08 novembre 2019
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Trouble du comportement alimentaire, l’anorexie mentale touche essentiellement les jeunes femmes. Epidémiologie, facteurs de risque, prises en charge… faisons le tour de la question.
Le diagnostic de l’anorexie mentale repose sur une série de critères. Tout d’abord, « la façon de s’alimenter (restriction, éviction de certains aliments, refus de s’alimenter, phases boulimiques) et certaines pratiques (vomissements provoqués, prise de laxatifs) », renseigne l’Inserm. Par ailleurs, l’indice de masse corporelle (IMC) est inférieur à 17,5 kg/m². L’estime de soi est altérée et une aménorrhée est présente depuis au moins 3 mois ;
Souvent associée à d’autres troubles psychologique (phobies, addiction, troubles de la personnalité…), l’anorexie mentale se déclenche en moyenne entre 14 et 17 ans. Elle peut aussi survenir chez les plus jeunes, autour de 8 ans et chez les jeunes adultes de plus de 18 ans. Selon une récente étude britannique, l’incidence chez les 8-12 ans est en augmentation. Le ratio est passé de 1,5/100 000 jeunes à 2,1/100 000 entre 2006 et aujourd’hui. Une phase anorexique dure en moyenne entre 1,5 et 3 ans. Après 5 ans de souffrance, on parle d’anorexie mentale chronique ;
L’origine peut être génétique et psychologique. Il existe « des gènes associés à des comportements ou à des troubles psychiatriques souvent associés à l’anorexie (compulsion, dépression) ». Mais aucun gène précis de l’anorexie n’a aujourd’hui été découvert. Au niveau biologique, « un hyperfonctionnement du système sérotoninergique (relatif à la sérotonine-ndlr) » peut être associé à l’anorexie mentale. Un stress précoce (difficultés périnatales, maltraitance, abus …) ou des événements traumatisants (séparation, deuil…) peuvent aussi participer à la survenue d’une anorexie mentale ;
Les principales complications : perte de cheveux, constipation, atteintes cardiovasculaires, infertilité et aménorrhée. Mais aussi troubles neurologiques, rénaux, hématologiques (anémie, leucopénie*…), métaboliques (cholestérol). Sur le long terme, un risque d’ostéoporose et d’usure dentaire s’y ajoute ;
La moitié des patients pris en charge précocement parvient à s’en sortir. Il existe différentes approches : la psychothérapie ou la psychiatrie, des thérapies comportementales et cognitives ou encore la pratique d’un sport adapté. Le taux de décès lié à l’anorexie mentale est de 5%.
A noter : pour lire le témoignage d’une patiente anorexique, cliquez ici.
*baisse du nombre de globules blancs, cellules de l’immunité
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Source : British Medical Journal (BMJ), le 22 octobre – Inserm, site consulté le 24 octobre 2019. Organisation mondiale de la Santé (OMS)
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Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet