L’asexualité, une orientation sexuelle à part entière
28 septembre 2018
MelashaCat/shutterstock.com
Ne ressentir aucun désir charnel et ne souhaiter aucune relation sexuelle. L’asexualité existe et elle est, depuis quelques années déjà, revendiquée par ceux qui s’y reconnaissent. Cette orientation sexuelle n’a pas nécessairement de lien avec un quelconque traumatisme, assure Myriam Pomerleau sexologue et psychothérapeute au Québec.
Pour les personnes asexuelles, il est possible d’être en couple même s’il n’y a pas de désir sexuel ou de rapport sexuel. Ce qui n’empêche pas les sentiments romantiques ou l’attirance esthétique. Dans ce cas, il est plus juste de parler d’homoromantique, de biromantique ou d’hétéromomantique.
Le mythe de l’abstinence et du dégoût
Ne vous y méprenez pas, « les personnes asexuelles ne sont pas nécessairement abstinentes ou dégoûtées par les rapports sexuels » pour autant. En effet, « tandis que l’abstinence est un choix ou une décision consciente, l’asexualité est une orientation sexuelle que l’on ne choisit pas », explique Myriam Pomerleau. S’abstenir signifie « éviter d’avoir des rapports sexuels même s’il y a du désir sexuel ». Or chez les asexuels, ce dernier est absent, sans qu’ils aient à s’y forcer.
Par ailleurs, « si les personnes asexuelles n’ont pas le désir d’avoir des rapports sexuels, elles peuvent quand même choisir d’avoir des relations sexuelles pour diverses raisons », poursuit-elle. Ainsi, « par exemple, une personne pourrait apprécier le sentiment de connexion physique ou émotionnelle que les rapports sexuels procurent, sans pour autant apprécier l’aspect sexuel ».
Mais certains sont-ils asexuels par dégoût du sexe ? « Certaines personnes asexuelles peuvent être repoussées par l’idée d’avoir des rapports sexuels », évoque la sexologue. Mais « d’autres sont indifférentes au fait de s’engager dans une relation sexuelle ».
Lutter contre le tabou
« Dans une société où les rapports sexuels sont au cœur des relations amoureuses, les personnes asexuelles peuvent se sentir défectueuses ou brisées si elles se comparent aux autres », souligne Myriam Pomerleau. Il est donc essentiel d’en parler. « Pour plus d’information ou pour rejoindre la communauté asexuelle, visiter l’Association pour la visibilité asexuelle », recommande-t-elle.
-
Source : site de Myriam Pomerleau sexologue et psychothérapeute, consulté le 20 septembre 2018
-
Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet