L’autodiagnostic sur Internet : une mauvaise idée

17 septembre 2020

Se renseigner sur internet pour interpréter tel ou tel symptôme. Ce réflexe, nous l’avons quasiment tous. Mais les informations sont rarement adaptées, parfois elles manquent de fiabilité. Et notre santé mentale peut souffrir de cet autodiagnostic.

Dr Google, Dr Safari, Dr Ecosia… vous avez l’impression qu’un moteur de recherche peut remplacer une consultation médicale ? Sachez que vous n’êtes pas seul(e) à vous connecter pour interpréter une douleur dans le creux de l’estomac, des vertiges incessants, une boule dans la gorge ou des maux de tête soudains. Ainsi, selon une étude menée par Lenstore.fr*, 77% des Français s’adonnent à cette pratique. Un recours encore plus banalisé avec la crise de la Covid-19, face à l’anxiété chronique liée à cette infection à la symptomatologie disparate.

Les jeunes en première ligne. Parmi les 16-34 ans, plus d’1 sondé sur 5 a ce réflexe. Contre 1 sur 10 chez les 45-54 ans. Et 4% des plus de 55 ans. La ville la plus adepte de l’autodiagnostic en ligne ? Dijon ! 21% des habitants ont régulièrement ce réflexe. Contre 10% à Lyon et Toulouse, 7% à Nantes et 6% à Nice. Malheureusement, les auteurs de l’étude ne précisent pas pourquoi…

Une information validée ? A quel point le sérieux de l’information est-il vérifié avant d’accorder du crédit à un article ? A ce sujet, une ambivalence apparaît : 53% des personnes interrogées « disent s’assurer de consulter une source fiable lorsqu’ils s’en remettent à Google pour connaître la cause de leurs symptômes en ligne ». Mais 16% admettent que le premier lien sur lequel elles cliquent est tout simplement le premier qui apparaît.

Et les consultations chez le médecin ? Après être parti à la pêche aux informations sur internet, seuls 14% des volontaires prennent rendez-vous chez un généraliste ou un spécialiste. Une démarche effectuée lorsque la source conseille de consulter, si l’inquiétude perdure et si les proches conseillent de prendrez rendez-vous.

Générateur de stress. Ce recours révèle le rapport des Français à leur état de santé. « 23% des personnes interrogées disent s’en inquiéter (…) au moins une fois par semaine. Celles âgées de 25 à 34 s’inquiètent le plus souvent. » Mais l’autodiagnostic en ligne n’est pas d’une grande aide dans ce contexte. En effet, pour 30% des volontaires, cela augmente l’anxiété et « 20% y voient un impact sur leur santé mentale ».

Ce travail nous renvoie à une autre étude publiée après le déconfinement. Les auteurs nous apprenaient que les sites « vérificateurs de symptômes en ligne » se tromperaient dans les deux tiers des cas. En clair, rien ne remplace une consultation chez votre médecin.

A noter : au total, « 29% des Français ont déjà acheté des médicaments après avoir recherché leurs symptômes sur Google ».

*étude menée auprès de 1 005 volontaires interrogés entre le 22 et le 24 juin 2020

  • Source : Étude Lenstore.fr, août 2020

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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