Le bisphénol A perturbe aussi notre métabolisme !
25 octobre 2011
Selon un travail mené par l’INRA, le bisphénol A (BPA) favoriserait le stockage des graisses au niveau du foie. Le plus surprenant réside dans le fait que ses effets apparemment, sont d’autant plus importants que les doses de BPA absorbées sont faibles…
Le bisphénol A est reconnu comme un perturbateur du système hormonal ou endocrinien. « Il est capable » rappelle ainsi l’INRA, « de mimer en partie l’action des oestrogènes, les hormones sexuelles féminines ». Des études récentes ont également montré que cette substance stimulait la production d’insuline par le pancréas, et favoriserait le développement du tissu adipeux, principal lieu de stockage des graisses dans l’organisme.
Les chercheurs de l’Unité de Toxicologie Alimentaire de l’INRA à Toulouse, se sont intéressés aux répercussions sur le foie d’une exposition prolongée à de faibles doses de BPA. Les doses analysées ont été jusqu’à dix fois inférieures à la dose journalière admissible. Or il apparaît qu’elles auraient sur l’activité de nombreux gènes impliqués dans la fabrication des lipides, un impact plus important que des doses élevées. Elles favorisaient en fait le stockage des graisses au niveau du foie. Un phénomène auquel les médecins font référence sous le nom de stéatose hépatique.
« L’accumulation exagérée de graisses dans le foie, ne revêt pas en soi un caractère de gravité majeure, mais elle présente le risque de favoriser l’émergence d’autres altérations métaboliques et tissulaires. Et donc des maladies telles qu’un diabète de type 2 », expliquent les auteurs.
Rappelons que l’utilisation du bisphénol A est interdite dans la fabrication des biberons. Ceci dit, cette substance est présente dans de nombreux produits d’usage courant comme les récipients et revêtements en matière plastique. Dernièrement, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi visant à interdire son utilisation dans les contenants alimentaires, avec prise d’effet au 1er janvier 2014. Il est également important de noter que l’agence européenne de Sécurité alimentaire (EFSA) a fixé la dose journalière admissible de BPA à 0,05 milligramme/kg de poids corporel.