Le cerveau victime du binge-drinking
19 janvier 2016
L’altération de la matière blanche chez les jeunes consommateurs régulièrement adeptes des épisodes de binge-drinking. Photographee.eu/shutterstock.com
Chez les adolescents et les jeunes adultes, les excès d’alcool répétés sont impliqués dans la dégradation neuronale. Principale victime, la matière blanche, siège de la mémoire spatiale et de la capacité motrice.
Autrement appelées alcoolisations ponctuelles importantes (API), le binge-drinking est défini comme la consommation excessive et rapide d’alcool. Un phénomène de grande ampleur. Dans l’Union européenne, 28% de la population étudiante était sujette au binge-drinking en 2009. Et chez les 15-24, un adolescent sur trois s’adonnait à cette pratique.
Un cerveau fragile
Ces excès d’alcool sont déjà connus pour favoriser les dysfonctionnements cognitifs. Mais les études sur le lien entre binge drinking et altération de la matière blanche en sont encore à leurs prémices. Pour approfondir la question, des chercheurs ont suivi pendant 6 mois des jeunes âgés de 18 à 25 ans. Période au cours de laquelle le cerveau est en plein développement. La période 18-25 ans correspond en effet à la phase de maturité du cortex orbitofrontal et de la zone préfrontale.
Deux groupes ont été formés : 20 adeptes du binge-drinking d’une part, 20 jeunes n’ayant aucune pratique de ce genre d’autre part. « Tous ont été soumis à deux tests : l’aptitude motrice et le repérage dans l’espace », relaient les auteurs de l’étude. Ensuite, des examens cérébraux ont permis d’identifier la taille des aires préfrontale, pré-moteur, moteur, sensitive et la zone pariétale-occipitale-temporale.
Résultat, dans le groupe des « binge-drinkeurs », au cours des premiers tests, la zone de la matière blanche était réduite chez les hommes mais pas chez les femmes. Une altération particulièrement importante au niveau de la zone préfrontale. Enfin, la structure des 5 aires cérébrales traduisaient une mémoire spatiale nettement altérée chez les jeunes sujets aux alcoolisations ponctuelles importantes (API). Une atteinte repérée chez les hommes comme chez les femmes.
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Source : Addiction biology, décembre 2015
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Ecrit par : Laura Bourgault : Edité par : Emmanuel Ducreuzet