Binge drinking, coeur et cerveau en danger

22 octobre 2014

Les ivresses excessives et régulières impactent la santé des jeunes. Mais sommes-nous tous égaux face aux risques de la ‘biture express’ ? « De récentes études prouvent que les filles seraient davantage exposées à des troubles cognitifs », explique le Pr Mickael Naassila, co-auteur de l’expertise INSERM « Conduites addictives chez les adolescents » et coordinateur du projet européen AlcoBinge. Les garçons adeptes du binge drinking seraient en revanche plus sensibles au risque d’hypertension artérielle.

Produit addictif et légal le plus consommé en France par les jeunes, l’alcool fait des ravages sur l’organisme. Un risque inquiétant quand on sait que « les alcoolisations ponctuelles importantes (API) sont désormais banales en soirée, et ce dès le collège », décrit le Pr Mickael Naassila.

En plus de la dépendance survient – sur le long terme – une altération de la mémoire, des difficultés à s’organiser au quotidien et à se repérer dans l’espace. « Les études sont encore en cours à ce sujet. Mais on observe d’ores-et-déjà que ces « troubles cognitifs et neurologiques liés au binge drinking sont plus souvent diagnostiqués chez les filles que chez les garçons ».

Mal cardiaque

Symptomatique d’une génération attirée par le risque à un âge de plus en plus précoce, le binge drinking est aujourd’hui un phénomène mondial. « Faute de recul, il est encore difficile d’en évaluer l’impact précis sur la santé des jeunes. De l’autre côté de l’Atlantique, des chercheurs américains (American Society of Nephrology, Pennsylvanie) ont-ils cherché à évaluer l’impact de ces intoxications alcooliques répétées sur la santé cardiovasculaire

L’équipe du Dr Twichell a donc suivi 8 605 jeunes de 8 à 14 ans entre 1996 et 2010. Chaque année, tous ont dû rendre compte de leur consommation d’alcool en fonction de trois paramètres : la régularité, la quantité des prises et les conséquences sur leur résistance cardiaque. Résultat, le risque d’hypertension artérielle était multiplié par 1,7 chez les jeunes garçons sujets au binge drinking. Aucune des filles adeptes de ces consommations délétères n’avait développé ce trouble.

  • Source : American Society of Nephrology, octobre 2014

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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