Le chikungunya prend l’autoroute

23 janvier 2015

 

Mieux le connaître pour le combattre plus efficacement… Des scientifiques panaméens ont retracé, dans leur pays, le parcours du moustique aedes albopictus, vecteur du chikungunya et de la dengue. Et selon ce travail, cet insecte apprécierait particulièrement les axes autoroutiers pour asseoir son développement à un échelon local !

Panama, ce petit pays situé à l’extrémité sud de l’Amérique centrale a rapporté son premier cas de chikungunya en mai 2014. Seulement… Depuis, plusieurs transmissions autochtones ont été recensées. Partant de ces observations, le Dr Matthew J. Miller et son équipe du Smithsonian Tropical Research Institute de Panama City ont tenté de décrire l’expansion géographique de ce moustique-tigre très invasif.

Ils montrent que le premier spécimen d’aedes albopictus a été collecté – dans leur pays – en 2002 ! Ensuite, il semble avoir connu une expansion rapide au niveau local. « Nos résultats montrent la prééminence du réseau autoroutier dans sa propagation au sein du pays », décrit Miller. « C’est pourquoi, nous recommandons de pulvériser de produits spécifiques, les véhicules qui empruntent les grands axes ».

En vérité, de tels programmes existent déjà à Panama pour venir à bout d’un autre parasite : la lucilie bouchère (ou mouche de Libye) qui s’attaque au bétail. « Il conviendrait de les élargir à la lutte contre aedes albopictus », précise le scientifique. Lequel ajoute qu’une fois la traversée de Panama effectuée, le moustique gagne l’Europe par avion ou par cargo. Dans ces derniers, il apprécierait particulièrement les pneus contenant des flaques d’eau. Un contexte idéal pour sa reproduction.

Pour en savoir plus sur le contexte épidémiologique en France et dans les DOM-TOM, rendez-vous sur le site de l’Institut de veille sanitaire.

  • Source : PLOS Neglected Tropical Disease, DOI: 10.1371/journal.pntd.0003383

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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