Le choléra attaque le Soudan du Sud
02 juin 2014
Un résident du camp de Maban, au Soudan du Sud en 2013 par MSF. © Corinne Baker/MSF
Une importante flambée de choléra sévit actuellement au Soudan du Sud, en particulier dans la capitale, Juba. Depuis le 15 mai dernier, date à laquelle le gouvernement a déclaré l’épidémie, près de 600 cas ont été recensés. Dont 22 mortels. Elle survient au moment où une équipe de Médecins Sans Frontière (MSF) publie un travail intéressant portant sur l’efficacité d’un vaccin oral testé lors d’une épidémie.
Sur place, des équipes de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), de l’UNICEF mais aussi de Médecins sans Frontières (MSF) soutiennent le gouvernement local pour enrayer cette épidémie. Sous l’impulsion du cluster WASH, une vaste opération est aussi en place pour promouvoir l’hygiène des mains et améliorer les réseaux d’assainissement.
« Après cinq mois de conflit intense, et alors que les conditions de vie sont terribles dans de nombreux camps de déplacés, et que la saison des pluies va bientôt battre son plein, les conséquences de cette épidémie nous inquiètent », explique Brian Moller, chef de mission de MSF au Soudan du Sud. « Pourtant, le choléra peut être traité facilement et efficacement s’il est soigné à temps. La priorité de MSF est d’intervenir rapidement et efficacement afin de contribuer à endiguer l’épidémie, en visant à la fois le traitement et la prévention de la maladie. »
L’espoir d’un vaccin efficace pendant une épidémie ?
Par ailleurs, une équipe du ministère de la Santé guinéen et d’Epicentre, l’institut de recherche créé par Médecins Sans Frontières (MSF), travaille à la mise au point d’un vaccin oral. Elle l’a testé au cours d’une épidémie survenue en Guinée en 2012. Au total, entre avril et juin 2012, les scientifiques avaient administré 316 250 doses du vaccin au cours d’une campagne de vaccination organisée dans les districts de Boffa et de Forecariah. Les trois-quarts de la population ciblée avaient reçu deux doses du vaccin.
Le résultat a été probant puisque le produit a protégé 86% des vaccinés. « C’est la première fois que l’efficacité de ce nouveau vaccin est documentée en situation réelle d’épidémie », explique Francisco Luquero, investigateur principal de l’étude. « Nous savons désormais que le vaccin oral contre le choléra confère un niveau de protection élevé lors d’épidémies, et que la vaccination peut et doit faire partie des activités à mettre en place lorsque nous faisons face au choléra, en complément d’autres mesures de prévention et de contrôle ».
Rappelons que le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par le bacille Vibrio cholerae. Selon les estimations, il y a chaque année dans le monde, 3 à 5 millions de cas, dont 100 000 mortels. « La brève période d’incubation, de deux heures à cinq jours, renforce la dynamique potentiellement explosive des épidémies », explique l’OMS.
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Source : Choléra, épidémie, Soudan, flambée, vaccination
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Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet