











On a trop tendance à sous-estimer la gravité du coup de chaleur alors qu’en fait ses conséquences immédiates et lointaines peuvent être dramatiques.
Le Pr Maurice Ndukwu de lUniversité de Chicago, aux Etats-Unis, vient de publier une étude sur les admissions aux Urgences de douze hôpitaux de cette ville durant la vague de chaleur de lété 1995, laquelle avait provoqué 600 décès supplémentaires en 9 jours! Quil sagisse de sujets en bonne santé qui avaient fait des efforts par ces journées très chaudes et humides ou de personnes fragilisées par lâge ou la maladie, les victimes hospitalisées avaient toutes été victimes d’atteintes particulièrement sévères de toutes les grandes fonctions et organes vitaux: troubles des reins dans 66% des cas, anomalies de la coagulation sanguine dans 45%, troubles cardiovasculaires, cérébraux, pulmonaires, hépatiques… De surcroît, chez la plupart des victimes les dysfonctionnements ont persisté longtemps après le déchocage en unité de soins intensifs. Enfin lafflux de malades dans les salles durgences a souvent été à lorigine de diagnostics tardifs. Ainsi les scanners pratiqués chez les personnes qui avaient des troubles de la conscience ont-ils retardé dautant la mise en uvre du traitement de base qui consiste en une immersion dans leau froide durant 30 minutes.
Létude menée à Chicago indique enfin que 50% des victimes de ce coup de chaleur sont décédées au cours de lannée suivante et que de nombreux survivants ont vu leur autonomie grandement réduite. Pour le Pr Ndukwu, « le coup de chaleur peut constituer un trouble gravissime, plus complexe, plus souvent fatal et plus handicapant quon ne le considère habituellement ». Ceci renforce limportance de la prévention mais aussi de la rapidité du diagnostic, gage de la mise en uvre d’un traitement approprié. Chez la plupart des victimes les dysfonctionnements ont persisté longtemps après le déchocage en unité de soins intensifs.
Source : L’Année Gérontologique n°80 décembre 1997
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