Le déni de grossesse : enceinte sans le savoir

14 octobre 2020

Hippocrate parlait de grossesse inconsciente. Le déni de grossesse est une pathologie fréquente qui touche 1 naissance sur 500. Pourtant, ce phénomène reste encore méconnu et entouré de pas mal d’idées reçues.

Lors de terribles faits divers, la confusion est souvent de mise entre « déni de grossesse » et « grossesse cachée ». Pourtant, les deux termes ne se valent pas. Dans le second cas, la femme se sait enceinte mais elle fait tout pour le dissimuler à son entourage. Une situation qui se caractérise par un contexte social et familial difficile.

On parle de déni de grossesse lorsqu’une femme est enceinte mais ne le sait pas. Elle le découvre au-delà de quatre mois de grossesse. D’ailleurs, comme si son corps s’adaptait à ses pensées, il ne présente pas les signes habituels de la grossesse. La future maman ne grossit quasiment pas, elle ne sent pas bouger le bébé, elle n’a pas de nausées… Environ 46% des femmes interrogées disent même continuer à avoir leurs règles régulièrement.

Chaque année, environ 340 femmes accouchent ainsi sans avoir pris conscience de leur grossesse. Elles sont la plupart du temps en âge de procréer (27 ans en moyenne), elles vivent en couple (68%) et ont déjà un ou des enfants dont elles s’occupent bien (58%). Beaucoup d’entre elles ont fait des études supérieures et bénéficient d’un emploi stable.

Enfin, et c’est peut-être le plus important à rappeler : l’immense majorité des femmes présentant un déni de grossesse n’ont pas de troubles mentaux (95%). Bien que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) le classifie comme une maladie, le déni de grossesse n’est donc pas une pathologie psychiatrique. C’est néanmoins le signe d’un mal-être dont les causes sont très variées et s’inscrivent dans l’histoire de chaque femme.

  • Source : Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français

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