Le déni, toujours le déni…

16 février 2005

Selon un éditorial du Lancet il y aurait eu trois fois plus de morts liées au VIH-SIDA en Afrique du Sud, que le gouvernement local ne l’a admis. En tout cas pour la période 2000/2001. Car les autorités peinent toujours à admettre la maladie.

Bien que 5 millions de ses ressortissants soient infectés par le VIH chaque année, et malgré un nombre de décès qui frôle les 600 par jour, le gouvernement sud-africain reste en effet dans le déni. Comme le soulignent les auteurs, “80% des hommes et 70% des femmes morts du SIDA en 2000/2001 sont, selon le gouvernement, décédés de tuberculose.

Qu’il s’agisse des malades, de proches ou même des médecins, ils sont souvent paralysés par la peur, la honte et la discrimination qui entourent la maladie. Et trop souvent le diagnostic ou le certificat de décès ne mentionne pas l’infection à VIH. Dans ce torrent de négation une voix s’élève. Celle de Nelson Mandela, dont le fils est mort du SIDA début janvier. Lui n’a pas hésité à annoncer publiquement la cause du décès.

Malgré l’aval du gouvernement à la mise sur le marché de médicaments antirétroviraux, la classe politique ne parvient toujours pas à accepter les faits. Devant le Parlement, le Président de la République sud-africaine Thabo Mbeki a rappelé sa devise “faire le mieux pour la vie de tous“. Pour les éditorialistes du Lancet, “en oubliant de faire de la lutte contre le VIH/SIDA une priorité politique, les mots employés par Mbeki sonnent creux.

  • Source : The Lancet, 10 février 2005

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