Le fétichisme : fantasme ou perversion sexuelle ?

20 avril 2023

Chacun d’entre nous a des désirs sexuels plus ou moins classiques. Mais quand l’objet du désir n’est pas considéré comme sexuellement attirant, on parle alors de fétichisme. Et cela soulève beaucoup de questions.

Andrea Alvarez/Shutterstock.com

Le fétichisme est une paraphilie. Comprenez par là une pratique qui diffère des actes traditionnellement admis. Le fétichisme, donc, survient lorsqu’une personne est sexuellement excitée par un objet ou une partie du corps qui, généralement, n’est pas considérés comme émoustillant. Il peut ainsi s’agir de vêtements, comme les chaussures par exemple, des matériaux, tels le cuir et le caoutchouc, une partie du corps, comme les pieds et les cheveux ou bien encore des caractéristiques corporelles, comme les tatouages ​​et les piercings.

Le fétichisme le plus répandu est celui des pieds, si l’on en croit une vaste étude menée par des chercheurs suédois et italiens en 2004. Il est suivi de près par le fétichisme des fluides corporels (sang, urine, larmes…) et celui de la taille du corps (gros, mince, grand, petit).

Tout dépend du degré

S’il a longtemps été considéré comme un trouble psychologique, le fétichisme peut ne pas être pathologique.  En fait, de nombreux fétichistes mènent une vie tout à fait normale, incorporant des fétiches dans leurs routines sexuelles. Par exemple, demander à son ou sa partenaire de porter des vêtements en cuir. Ou, ils pourraient tenir un bas de soie tout en se masturbant. Dans ces cas, le fétiche peut ajouter du piquant.

En revanche, cela devient problématique lorsque la personne ne peut pas se passer de son objet de désir. Selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l’American Psychiatric Association, une personne atteinte d’un trouble fétichiste pathologique peut présenter divers comportements :

  • Il ou elle ne peut pas atteindre l’orgasme sans l’objet ou la partie du corps ;
  • Il ou elle n’est pas sexuellement excité(e) par d’autres types de stimulations ;
  • Une inaptitude à participer à des relations « normales ».

Vous l’avez compris, s’il se pratique de temps en temps entre adultes consentants, le fétichisme est un jeu érotique comme un autre. Si c’est le seul moyen d’accès au plaisir, si l’assouvissement de son obsession handicape le fétichiste au quotidien et empêche son ou sa partenaire de vivre comme il l’entend ses propres besoins sexuels, le fétichisme devient alors problématique et nécessite une prise en charge adaptée.

  • Source : International Society for Sexual Medicine (ISSM)

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dorothée Duchemin

Aller à la barre d’outils