Le glaucome se dévoile

05 mars 2021

Du 7 au 13 mars se tiendra la Semaine mondiale du Glaucome. Une maladie oculaire qui touche principalement les plus de 45 ans et constitue la première cause de cécité non réversible en France. Pourtant dépistée précocement, la maladie pourra être contrôlée. Les explications du Pr Philippe Denis, ophtalmologue de l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon et Président de la Société française du glaucome (SFG).

Qu’est-ce que le glaucome ?
Selon la société française du glaucome, « le glaucome est une maladie oculaire qui touche principalement les personnes de plus de 45 ans. Il est souvent dû à une montée de la pression oculaire atteignant le nerf optique et le champ visuel ».

Comment expliquer l’augmentation de la pression ?
L’humeur aqueuse est un liquide produit en permanence au niveau de l’œil. En temps normal, elle est évacuée au travers d’un filtre, appelé trabéculum. En cas de glaucome, l’évacuation de l’humeur aqueuse est ralentie, augmentant ainsi la pression à l’intérieur du globe oculaire, avec à la clef une altération des fibres du nerf optique.

Quels symptômes ?
La gêne se traduit par une atteinte progressive, avec une lente disparation de la vision sur les côtés. A terme et sans prise en charge, la vision centrale va disparaître, conduisant à une cécité. Au total, plus d’un million de personnes sont touchées par le glaucome en France.

Des signes précoces ?
Malheureusement, le glaucome évolue dans un premier temps à bas bruit sans provoquer le moindre symptôme. D’où l’importance du dépistage. Ce dernier s’adresse aux personnes de plus de 40 ans. Mais également à celles souffrant d’une myopie, d’une hypertension artérielle, d’un diabète, d’une apnée du sommeil, d’une hyperthyroïdie ou ayant pris de façon prolongée des corticoïdes.

Quelle prise en charge ?
« Tous les traitements actuellement disponibles visent à limiter la progression du glaucome en faisant diminuer la pression intra-oculaire », explique le Pr Philippe Denis.

– Les collyres
« La prise en charge repose en premier lieu sur des collyres. Lesquels ont connu deux innovations récentes. D’une part la mise au point d’associations de plusieurs substances, permettant aux patients de s’administrer un seul collyre à la fois. Et d’autre part, la commercialisation de collyres qui ne contiennent plus de conservateurs. Ces derniers étaient en effet accusés de provoquer une toxicité au niveau de la surface de l’œil, entraînant des symptômes d’irritation oculaire. »

– Le laser
« Cette technique consiste à envoyer des impacts de lumière sur la petite zone de l’œil où le liquide aqueux s’échappe. Cela permet de réduire la pression oculaire, souvent en relais du traitement médical ou en association. »

– La chirurgie
« Elle s’adresse aux patients dont le glaucome devient sévère et qui ne peut plus être contrôlé par les autres traitements. Son principe, créer un drainage pour évacuer le liquide aqueux. » Une approche qui peut être source de complications.

– La chirurgie mini-invasive
« Entre le traitement médical, le laser et la chirurgie, il existe la chirurgie mini-invasive qui consiste à réaliser sous anesthésie locale la pose de stents, drains de très petite taille, qui insérés à différents endroits de l’œil permettent de mieux drainer l’humeur aqueuse. Relativement simple et rapide, cette technique s’adresse à des patients qui ne répondent pas aux traitements médicaux. Après l’opération, ils pourront ainsi réduire le nombre de collyres ce qui est un avantage pour leur qualité de vie. Parmi les nombreux systèmes proposés, l’iStent inject® est aujourd’hui le seul implant remboursé dès lors que l’opération est couplée à celle de la cataracte. »

A noter : La Haute Autorité de Santé (HAS) travaille à la rédaction de futures recommandations en matière de prise en charge et de dépistage.

  • Source : Interview du Pr Philippe Denis, 3 février 2021 – Société française du Glaucome

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon

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