Le malaise de nos ados
23 septembre 2014
La souffrance psychologique affecte en majorité les plus de 15 ans. ©Phovoir
Les jeunes sont-ils bien dans leur peau ? Comment vivent-ils le passage de l’enfance à l’adolescence ? A première vue… pas si bien. Dès six ans et jusqu’à leur majorité, beaucoup seraient en proie au mal-être social. Un phénomène d’autant plus frappant chez les 12-18 ans, nous révèle un rapport de l’UNICEF publié ce mardi 23 septembre.
A la veille des 25 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant, c’est « une lumière crue » que jette l’UNICEF sur la situation des enfants et adolescents français. « Plus de la moitié serait en souffrance psychologique », révèle le rapport de l’UNICEF « Adolescents en France : le grand malaise ». Ce travail est le résultat d’une étude menée auprès de 11 232 volontaires âgés de 6 à 18 ans, dont 62% avaient plus de 12 ans.
« Au total, 17% des enfants et adolescents consultés sont en situation de privation matérielle », indiquent les experts de l’UNICEF. La plupart vivent dans des familles monoparentales et/ou dans un quartier « insécurisant ». Cette privation engendrerait un fort sentiment d’exclusion sociale accentuée par la pression scolaire. Symptomatique de l’obligation de résultat, « 45% des 6-18 ans se sentent vraiment angoissés à l’idée de ne pas réussir à l’école, contre 60% chez ceux vivant en situation de privation ».
« Trop incompris, trop vite jugé »
Autre point, les relations avec les parents auraient elles-aussi un impact sur le psychoaffectif ? « Une forte proportion des jeunes dit ne pas se sentir valorisée par leur père, et vivre des relations tendues avec ses deux parents », pointent les auteurs.
La pression sociale pèse lourd sur les épaules des jeunes lorsqu’ils sortent de l’enfance pour entrer dans l’adolescence. Le regard et le jugement des autres sont décuplés. Les conduites à risque – perçues comme valorisantes – deviennent alors de plus en plus fréquentes. Ainsi, « 41% des plus de 15 ans disent consommer de l’alcool et avoir déjà été en état d’ivresse. Près de 32% ont avoué avoir déjà consommé de la drogue dont du cannabis ».
Enfin, « le harcèlement sur les réseaux sociaux jouerait un rôle crucial sur le malaise des jeunes », souligne le rapport. « Ce phénomène multiplierait par 3 le risque de suicide ». Au total, 2 adolescents sur 10 seraient concernés par les idées suicidaires, et 1 sur 10 aurait déjà tenté de passer à l’acte.
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Source : Rapport « Adolescents en France : le grand malaise », Unicef, 23 septembre 2014
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet