











« Pour le moment, nous n’avons que des résultats partiels concernant l’accidentologie de cette saison », avertit le Dr Joubert. Toutefois l’Association des Médecins de Montagne a observé une hausse notable des hospitalisations par rapport à l’année dernière. Alors qu’en 2009-2010, seulement 4,5% d’entre eux devaient être hospitalisés, cette proportion est passée cette année à 5,8%. La cause en est « sans doute la dureté du manteau neigeux, car les chutes de neige ont été peu nombreuses cette saison ». Sous la neige donc, les cailloux…
Le type de blessures diffère également, selon que l’on considère les skieurs et les snowboardeurs. Les derniers souffrent plutôt de fractures du poignet, alors que les skieurs sont plus fréquemment victimes d’une rupture du ligament croisé antérieur (LCA). Entre mars 2010 et mars 2011, les fractures du poignet sont en légère augmentation. De 24,3%, elles passent à 27,1% des blessures. Les ruptures de LCA pour leur part, sont très légèrement moins nombreuses : 14,6%, contre15% l’année dernière.
Changer les comportements
Cette année, la fréquentation des pistes était à la hausse. « Et naturellement, comme sur les routes, plus il y a de monde et plus nous constatons d’accidents », souligne le médecin de montagne. Par ailleurs, l’amélioration du matériel destiné aux débutants présente un inconvénient majeur. « Des skieurs de niveau moyen prennent facilement et rapidement de l’assurance sur leurs skis. Sur des pistes larges et damées, ils ne maîtrisent pourtant pas toujours leur vitesse, ni leur matériel ». Résultat, le nombre d’accidents ne baisse pas. Et si le nombre de collisions reste stable (autour de 13%), plus de 27% ont été à l’origine de traumatismes crâniens cette année, contre 6,3% en 2010. Et ceci malgré le port du casque, heureusement plus fréquent chez les adultes comme chez les enfants.
Certains comportements sur les pistes mériteraient aussi d’être corrigés. « Les skieurs devraient être plus prudents, skier à leur niveau et, surtout, respecter les skieurs en aval », insiste Patrick Joubert. Et « des réactions d’incivisme sont malheureusement trop souvent constatées. Après une collision, certains skieurs s’en vont sans se préoccuper du sort de l’autre ».
La pratique du miniski enfin, « devient anecdotique ». Quant à la luge, elle est toujours autant appréciée des petits… comme des grands. Parmi les accidents provoqués par cette pratique, les lésions de la tête et du tronc, souvent graves, restent une majorité. En mars elles correspondaient à 35,8% des blessures.
Source : Interview du Dr Patrick Joubert, médecin de montagne à Flaine, de l’Association des Médecins de Montagne, 7 avril 2011
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