Le mauvais usage d’antibiotiques fait de la résistance
17 novembre 2015
©Phovoir
« Les antibiotiques, utilisés à tort, ils deviendront moins forts ». Leur consommation massive et répétée génère en effet au fil du temps une augmentation des résistances bactériennes. Ce qui menace l’efficacité même des traitements. A l’occasion de la semaine mondiale du bon usage des antibiotiques, mais aussi de la journée européenne d’information sur les antibiotiques du 18 novembre, l’ANSM dresse un état des lieux dans l’Hexagone.
L’Agence nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) et l’Institut de Veille sanitaire (InVS) publient, pour la deuxième année consécutive, un bilan des « données de consommation et de résistance aux antibiotiques en France sur une période de dix ans (2004-2014) ». Ainsi, l’an passé, la consommation a connu une légère baisse. Malheureusement, l’utilisation de ces produits était toujours supérieure de 7% à celle observée en 2004. « L’évolution de la consommation au cours de ces dix dernières années s’inscrit toujours dans une tendance globale à la hausse, notamment pour les pénicillines à large spectre », s’alarme l’ANSM.
Résistances aux antibiotiques : du bon… et du moins bon
Concernant l’antibiorésistance, « si les données restent encourageantes pour le pneumocoque en ville ainsi que pour le staphylocoque doré en secteur hospitalier, avec une diminution de la résistance quasi-constante depuis plus de 10 ans, une vigilance renforcée est toujours nécessaire pour les entérobactéries », analyse l’ANSM. « Cette famille réunit un grand nombre de bactéries présentes principalement dans le tube digestif, notamment Escherichia coli, responsable d’infections urinaires, la plus fréquente des infections rencontrées en ville comme à l’hôpital. »
Enfin, et c’est une nouveauté, l’ANSM publié des données de pharmacovigilance relatives aux effets indésirables des antibiotiques. En 2014, près de 5 700 cas de patients présentant près de 8 000 effets ont été enregistrés. Parmi eux, 60,5% se sont avérés graves. Quant aux plus notifiés, citons : des atteintes cutanées ou hématologiques, des anomalies au site d’administration et des affections gastro-intestinales. Les pénicillines et autres bêta-lactamines représentaient près de la moitié des effets déclarés.