Le mode d’action des médicaments contre l’Alzheimer mieux compris

19 février 2004

La mémorisation d’informations nouvelles est plus difficile si l’on absorbe des substances qui bloquent l’action d’une molécule clé du cerveau, l’acéthylcholine. Ce qui expliquerait par ailleurs, le soulagement apporté par les médicaments anti-Alzheimer récents.

Où sont mes clés ? Où ai-je garé ma voiture ? L’acétylcholine est ce que les biologistes appellent un neurotransmetteur. C’est-à-dire une substance qui permet aux neurones de transmettre une information le long d’un nerf. Eh bien si vous prenez un médicament qui bloque son action attendez-vous à chercher vos clés – ou votre auto – pendant un bout de temps !

C’est ce que viennent de démontrer Alireza Atri et ses collègues, de l’Hôpital Général du Massachusetts et de l’Ecole de Médecine Harvard. ” Nous avons donné de la scopolamine à 12 personnes en bonne santé. Ce médicament, utilisé pendant des années comme sédatif ou pré-anesthésique, est connu pour bloquer l’action de l’acéthylcholine. Nous avons ensuite demandé à ces volontaires d’apprendre une série de quelques mots : En vain. Les 12 sujets ont eu énormément de peine à les mémoriser “. Or cet effet n’a pas été observé sur d’autres individus, qui n’avaient pas pris ce médicament.

Selon les auteurs, voilà qui expliquerait pourquoi les inhibiteurs de la cholinestérase, aujourd’hui employés dans le traitement de la maladie d’Alzheimer, réduisent les problèmes de mémoires. Car de fait, ces médicaments empêchent la destruction de l’acéthylcholine, si importante dans les processus de mémorisation. Mais surtout, elle montre combien l’usage chronique de médicaments ayant une action anticholinergique doit être proscrit chez les sujets âgés. Surtout ceux dont la mémoire est déjà défaillante.

  • Source : Behavioral Neurosciences, février 2004, vol 118, N°1

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